Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
3,2/5
La première fois que j’ai eu Brain Damage devant les yeux, je n’en ai pas aimé le résultat. J’avais trouvé le film cheap, dégueulasse et sans grand intérêt vu la qualité des SFX et des scènes sexy-gore. Le film m’avait en fait mis mal à l’aise car j’étais certainement trop jeune à l’époque pour le digérer et l’apprécier.
Autant dire que je l’ai revu plus par obligation que pour vérifier si aujourd’hui je pouvais en tirer quelque chose.
Bien m’en a pris finalement, car Brain Damage est avant tout un drame maquillé en grand guignol. Film sur la drogue, ses effets et ses conséquences que ce soit sur l’environnement du drogué ou sur lui-même, le film est une charge brute et démonstrative contre la destruction et le plaisir amenés par ce fléau.
Le métrage prend alors toute sa dimension en nous menant, nous spectateur, à vivre les trips de son « héros » et sa descente aux enfers. Brain Damage est donc une expérience sensitive, brute et corrosive sur l’état d’être humain camé.
Une réussite en tous cas car le réalisateur, que ce soit dans le cadre, dans ses décors ou ses personnages, n’épargne personne. Henenlotter aime choquer, mais son cinéma va bien plus loin. Il ose en effet tout ce qui lui permettra de mener à bien son projet.
L’univers d’Elmer Le Remue-Méninges est donc crade, poisseux, sexy, parfois faussement clean mais toujours puissamment porteur d’une grande force, même si les effets spéciaux et le personnage d’Elmer décrédibilisent l’ensemble par leur côté un poil trop amateurs.
Cependant, compte tenu de l’âge du film et des moyens disponibles à cette époque, il faut bien tirer son chapeau au réalisateur qui non seulement fut capable d’offrir des scènes d’anthologie (la fellation d’Elmer, la scène du restaurant, le trip final) mais est arrivé à hisser sa bande vers le haut grâce à une atmosphère à la fois délirante et sérieuse, pour ne pas dire dure.
Henenlotter prouve donc ici qu’il a les capacités avec l’humour qui le caractérise à se hisser vers le cinéma des premiers Cronenberg (Rage, Frissons) ou d’Aronofsky.
A découvrir pour tout amateur de sensations fortes, de conneries assumées et de film expérimental… Du cinéma autre et intelligent qui fait du bien en ces temps de politiquement corrects.
Brain Damage
Mise en scène |
Frank Henenlotter |
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Genre |
Epouvante-horreur |
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Production |
Palisades Film, distribué en France par Metropolitan FilmExport |
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Date de sortie France |
25 mai 1988 |
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Scénario |
Frank Henenlotter |
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Distribution |
Rick Herbst, Gordon McDonald & Jennifer Lowry |
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Durée |
81 min |
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Musique |
Gus Russo |
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Support |
DVD Opening zone 2 (2010) |
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Image |
1.77 : 1 ; 16/9 (format original de 1.85 :1) |
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Bonus |
instructif et fort sympathique commentaire audio sous-titré du réalisateur |
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Son |
VOst DD 2.0 ; sous-titres débrayables |
Synopsis : Un ver mutant et parasite délivre un venin qui est une drogue très puissante. Lorsqu’on y a goûté, on ne peut plus s’en passer. Il a jeté son dévolu sur Brian, un jeune homme qui tombe aussitôt sous le charme de cette substance paradisiaque. En contrepartie, la créature exige qu’on lui fournisse des victimes, dont elle dévore la cervelle. Impossible de refuser : la drogue est tellement puissante que l’accoutumance est totale et les crises de manque terrifiantes…