Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Genre : comédie dramatique
Date de sortie en salles : 20/04/2011
Présentation éditeur : “L’asile est le lieu où se concentrent le plus grand nombre de saints. Saints sont les pauvres fous qui dorment sous des draps chinois, suaires de fabrication industrielle. Sainte est aussi la soeur qui, à coté de la petite lumière qui illumine sa table de chevet, brille comme un ex-voto. Mais le saint des saints c’est le docteur, il est Jésus Christ.”
C’est dans ces termes que Nicola nous raconte ces 35 ans “d’asile électrique”. Dans son cerveau disloqué la réalité et la fiction entrent en collision et génèrent des illuminations imprévisibles.
Nicola est né dans les années 60 “les fabuleuses années 60”, et le monde qu’il voit à l’intérieur de l’institut psychiatrique n’est pas très diffèrent de la réalité que vivent les gens à l’extérieur. Un monde toujours plus vorace, où la seule chose qui semble ne pas pouvoir se consommer, est la peur.
Une chronique de Nico
Présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise 2010, ce long-métrage raconte les souvenirs et les histoires de ceux qui vivaient dans un hôpital psychiatrique, et nous propose un voyage à travers l'imagination la plus folle et la réalité des craintes indicibles…
Je dois avouer que, en général, le cinéma italien n'est vraiment pas ce que j'aime. Il possède un côté exubérant qui fait que je n'accroche jamais.
Dans ce film, cette exubérance est au service d'une histoire extrêmement malsaine car extrêmement réelle. Je ne peux pas en parler sans spoiler, ça va être difficile. Les films qui se passent dans des asiles me laissent toujours une sensation de malaise désagréable, mais c'est ce qui les rend justement si vraisemblables.
Ici, on peut dire que le metteur en scène et acteur principal, issu du monde du théâtre et auteur de documentaires remarqués, a réussi son pari. En adaptant son livre à succès La Brebis galeuse, il réalise un film sombre et comique à la fois, laissant le spectateur un peu étourdi lorsque le générique commence. On s'attache énormément aux personnages, on vit avec eux à travers leur folie. On est souvent un peu perdus : le personnage principal est-il fou ? Le devient-il ? A dire vrai, et c'est ce que l'on remarque dans tous les films d'asiles psychiatriques, la barrière entre folie et raison est extrêmement fine, voire complètement absente. Les personnages les plus effrayants du film ne sont pas ceux que l'on imagine.
Pour autant ce n'est pas un film vraiment dérangeant car une touche d'humour désamorce beaucoup de situations lourdes d'émotion.
Un bon film, donc, bien interprété par des acteurs au charisme "fou", qui plaira aux amateurs de films à ambiance, sobres et hypnotisants et qui se permet d'aborder avec une grande finesse la question de la place dans la société...
Un film qui a tout autant plu à mon accompagnatrice, qui s'est bien attachée au récit et a aimé en discuter à la sortie. Au final, une œuvre qui demande peut être une seconde vision pour en saisir toutes les subtilités de réalisation...
Ma note : 4/5
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