Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
3,4/5
Surprenant à plus d’un titre.
Je ne fais pas partie de la cohorte qui fustige la saga, je n’en suis pas non plus un fan assidu et n’ai d’ailleurs pas lu les ouvrages de Stephenie Meyer, cette mormonne dont les préceptes semblent gêner plus d’un lecteur ou spectateur. J’ai pris goût à ce cycle adolescent parfois niais, parfois touchant qui manque souvent d’allant et de rythme mais sait à sa façon captiver par l’intensité des sentiments mis en œuvre.
Ici, on est face à un film dont la consternante pauvreté technique (raccords maladroits, prises de vue sans âme, montage imprécis) ne parvient heureusement pas à cacher la fascination un peu morbide qu’on peut éprouver, non pour la nuit de noces, mais bien pour la grossesse contre-nature de Bella. Les rapports houleux et autrefois factices entre Edward et Jacob trouvent ici un terrain intéressant et constituent définitivement la clef de voûte de l’édifice : finies les joutes verbales et les provocations stériles, place à une forme de respect mêlée de crainte. On y perd certaines petites piques mais on y gagne en profondeur.
Encore une fois, il ne se passe pas grand-chose et on se rapproche du premier opus dans sa structure (ils se marient, ils couchent et elle tombe enceinte) : tout se joue dans les relations plus ou moins conflictuelles entre les protagonistes, dont certains profitent pour se mettre en avant (Rosalie) tandis que d’autres ne font plus que de la figuration (Jasper). Je regrette que la craquante Alice ne soit pas plus présente, mais c’est pour permettre à notre pâlichon Edward de sortir de sa torpeur (enfin !).
A noter que les loups semblent moins bien modélisés. En revanche, ceux qui appréciaient les précédentes BO seront comblés, les tubes sont légion. Enfin, bien qu’elle privilégie le hors-champ, une séquence peut être assez choquante pour les plus jeunes, car très sanglante.
Agréable et parfois prenant.
Distribué par SND.
Sorti en salles le 16 novembre 2011.
Visionné en VF. 117 minutes.