Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
4,25/5
Je ne pensais pas qu'un jour un film d'animation 3D pourrait rivaliser niveau technique et sensibilité avec les productions Pixar mais c'est
arrivé.
HAPPY FEET est tout simplement fabuleux !
L'oeuvre se présente comme une comédie musicale enlevée et nous livre sur une bonne première moitié un montage de chants et de danses déchaînés où l'humour et le rythme cachent une parabole maligne sur les us et coutumes de toute une espèce et sur le fonctionnement de leur chaîne. Le propos sur la différence, un peu lourdingue, nous est plusieurs fois asséné alors que l'on commence à s'ennuyer, que la VF nous pèse (Cornillac s'en sort bien mais Kavanagh est très très lourd) et que l'on se demande où le film veut bien en venir... C'est alors qu'HAPPY FEET change complètement de direction et adopte un ton noir, grave, dramatique et cruel. Plus les séquences s'enchaînent et plus on étouffe devant les horreurs qui s'annonçent. On a vraiment peur pour ces personnages qui manquent d'être massacrés en plein champ ou de sombrer dans la folie ! Ce changement radical de ton est l'occasion d'une reponsabilisation écologique particulièrement fine, sensible et émouvante. HAPPY FEET atteint ainsi dans son dernier tiers les cimes de la perfection, tant par sa lucidé, son espoir désenchanté que par le courage de son point de vue (on est loin des productions Disney ou Dreamworks). Les dernières minutes, grâce à une hybridation formelle jubilatoire, permettent de boucler la boucle et donnent un sens à la légèreté apparente des premiers actes, en les raccordant à une sublime prière en faveur de la communication universelle.
Ah oui, j'oublais : c'est signé George Miller. C'est peut-être ce qu'il manque à quasiment tous les grands d'animation hors Pixar : un grand réalisateur, un fort point de vue...
Et sa suite est actuellement dans toutes les salles…
Un film d’animation de George Miller (1974), produit par 20th Century Fox avec Sean Connery & Charlotte Rampling.
Un DVD zone 2 Fox Home Entertainment (2002).
2.35 : 1 ; 16/9 ; VOst ; 102 minutes.