Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
J'ai toujours aimé les films d'épouvante et, parmi eux, j'ai toujours eu une préférence pour les films traitant d'un surnaturel lié aux croyances les plus profondément ancrées en l'humain - car croire en Dieu implique d'envisager l'existence du Démon. En ce sens, Stigmata était rien moins qu'attirant, stimulant. Annoncé à grands renforts d'une publicité fortement orientée, s'appuyant sur quelques critiques (professionnelles) enthousiastes, il promettait énormément, notamment grâce à un casting potentiellement impressionnant (et puis, un scénariste nommé Lazarus, ça doit aider, non ?).
Le premier visionnage fut une amère désillusion. Le métrage donnait l’impression d’hésiter en permanence entre la recherche du spectaculaire (surtout visuel, la bande son n’étant pas spécialement sollicitée) et la démonstration du sacré. Si certaines séquences sont jolies et font preuve d’une vraie recherche graphique et d’un sens du cadre appréciable, la sauce ne parvient pas à prendre surtout du fait de personnages manquant d’épaisseur et peu crédibles (Jonathan Pryce en tête, complètement ridicule en émissaire dévoué de
Tout n'est pas à jeter néanmoins. Gabriel Byrne n'a rien perdu de cette élégance naturelle qui fait son charme et il est impossible de ne pas apprécier sa performance dans un rôle qui serait une forme de synthèse des pères Karras et Merrin de l’Exorciste (même parcours en marge de
L'avantage du support vidéo est notamment d'avoir accès aux scènes coupées : celles qui nous sont proposées sont intéressantes car elles révèlent un peu mieux la façon dont le film avait été conçu : encore plus racoleur. En ce sens, la fin alternative était valable. J’ai beaucoup apprécié le rendu de l’image du DVD, très travaillée, avec un certain grain agréable à l’œil, une palette de couleurs très chaude et un habile travail sur le contraste. Il y avait dans certains plans un maniérisme évident, une recherche de l’esthétique à tout prix qui étaient séduisants. En parallèle, le montage pouvait être nerveux, voire épileptique. Si la VO est dotée d'une bonne dynamique, la VF n'est pas à la hauteur : globalement, les voix françaises étaient décevantes. D’abord passablement étouffées, mais confinant un caractère oppressant à l’ensemble, elles ne semblaient pas parfaitement choisies, surtout pour Patricia Arquette, affublée d’un timbre beaucoup trop nasillard (sa voix dans la très bonne série Medium est nettement plus probante).
Au final, Stigmata n’apporte rien et déçoit en raison d’un emballage soigné et d’un buzz pourtant favorable. Ca se laisse voir et, contrairement à ce qui était attendu, ça se laisse vite oublier.
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Titre original |
Stigmata |
Réalisation |
Rupert Wainwright |
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Date de sortie |
19 janvier 2000 avec UIP |
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Scénario |
Tom Lazarus & Rick Ramage |
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Distribution |
Jonathan Pryce, Patricia Arquette & Gabriel Byrne |
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Photographie |
Jeffrey L. Kimball |
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Musique |
Elia Cmiral & Billy Corgan |
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Support & durée |
DVD MGM (2004) zone 2 en 2.35:1 / 102 min |
Synopsis : Frankie, jeune femme gracieuse, mène une vie sans histoire entre son boulot, son compagnon et ses copines de sorties. Jusqu'au jour où sa mère lui envoie du Brésil un rosaire volé sur la dépouille de l'ancien curé de Belo Quinto. L'existence de Frankie sombre alors dans l'horreur. Elle est victime de plusieurs agressions dont elle ne peut expliquer les circonstances.