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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Performances d’acteur

Il y a quelques temps, on avait demandé dans un forum que je fréquentais plus assidûment de dresser une liste des « performances d’acteurs » : il ne s’agissait pas de compiler ses acteurs préférés, mais, plus subtilement, de choisir les rôles qui demeuraient inoubliables, en en précisant éventuellement les raisons – toutes évidemment subjectives et personnelles, ce qui ajoutait à la richesse des participations et à l’ironie des confrontations. En retrouvant ce fichier, pas si ancien que cela, je m’aperçois que je n’ai pas grand chose à y modifier : serait-ce que je sois moins sensible à l’interprétation ? A moins qu’il faille laisser passer un certain temps afin que le souvenir se retrouve magnifié dans notre banque mémorielle ? Ou encore, peut-être que les acteurs d’aujourd’hui trouvent moins souvent des rôles à la hauteur de ceux d’hier ?

Je vous laisse la possibilité d’en débattre, avant une toute prochaine discussion sur un sujet proposé par Nico.

Place à la sélection de Vance !

 

Peter O'Toole dans Lawrence d'Arabie : typiquement le genre de performance inégalable, par la ténacité du personnage, ses doutes, et ses yeux, ses yeux exorbités trahissant la folie meurtrière et irrépressible qui monte en lui. Sans doute aucun le premier acteur qui m’ait fait comprendre que l’interprétation n’était pas quelque chose d’accessoire mais pouvait au contraire transcender un film.



Pierre Fresnay dans la Grande Illusion : cet acteur a la classe absolue, une élégance dans le phrasé qui ne peut que séduire. Ses tête-à-tête avec von Stroheim sont monumentaux de sous-entendus. Je suis grand fan de sa distinction légèrement surannée et de cette espèce de détachement qu’il affecte.

Meryl Streep dans tous ses films, notamment Out of Africa et Sur la route de Madison : un talent exceptionnel doublé d'une féminité discrète mais incontestable. Et puis, elle a un sacré sens de l’humour.



Eric Bana dans Munich : étonnant, tout en retenue et en contradictions, exprimant fort bien les doutes qui grandissent quant à la légitimité de son travail. Bana ne m’avait pas du tout impressionné dans ses précédents rôles, jusqu’à Troie où il campait un excellent Hector.



Sean Connery dans le Nom de la Rose : une élégance décontractée, un charisme énorme, son Guillaume de Baskerville est propulsé au rang de figure mythique, d’icône absolue mariant cinéma et littérature.








James Stewart dans M. Smith au Sénat : l'incroyable discours qu'il prononce afin de gagner du temps est une performance à ne pas rater. Stewart a ce rayonnement modeste qui fait que l’on s’attache à tous ses rôles et Capra avait trouvé en lui cette étincelle qui transformait sa figure d’Américain de base en héros de la Nation.



Isabelle Adjani dans Possession : oh my God ! Une véritable performance, hallucinante et hallucinée.

 



Jason Miller dans l'Exorciste : inoubliable père Karras. Un rôle qui l'aura bouffé tout cru, mais quel rôle !







Tilda Swinton dans Julia : un de ces rôles jusqu’au-boutistes, destructeurs, qui mettent simultanément mal à l’aise et rendent totalement admiratif.


 

 

 

 

 


 

Christopher Walken dans Dead Zone : les connaisseurs s’offusqueront peut-être car il ne s’agit sans doute pas de son plus grand rôle (c’est vrai qu’il m’a époustouflé dans King of New-York  et Voyage au bout de l’enfer) mais c’est celui par lequel je l’ai découvert et je ne peux oublier ce demi-sourire énigmatique, tour à tour cruel, racoleur et rassurant, et ce regard hypnotique d’où se dégagent douleur et génie.

 

Ellen Burstyn dans Requiem for a dream : j’ai cru comprendre que son rôle avait été refusé par de nombreuses « stars ». On peut le concevoir aisément. Mais cette grande dame du VIIe Art n’a pas froid aux yeux et montrait déjà sa propension à entrer dans la spirale de la démence avec son interprétation de Chris McNeil dans l’Exorciste. Un très grand et terrible moment de cinéma.

 

 

Et vous, en avez-vous d’autres ?

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V
Merci Tina. C'est vrai qu'il ne faut pas négliger les grands classiques. Kim Novak dans Vertigo est époustouflante également.
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T
moi y en a des tonnes mais ton "top" est quand même pas mal du tout...de tête, je rajouterai quand même vivien leigh pour autant en emporte le vent
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P
Moi j'aime beaucoup Robin Williams dans "le cercle des poètes disparus" :-) et Liam Neeson dans "la liste de schindler" (superbe). Roberto begnini dans "la vie est belle" ainsi que michael Clarke Duncan dans "la vie verte" (j'adore quand il dit: "il les a tué avec leur amour". magnifique!). Et j'aime aussi vos choix: particulièrement kate winslet dans "revolutionary road" qu'elle interprète terriblement bien!!
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V
C'est tout à fait vrai pour Hypnose, le film valant surtout par son interprétation. Pour le classement, il arrive incessamment (normalement ce matin, mais je viens de faire des courses urgentes) et tous les contributeurs peuvent le reprendre, bien entendu. Tu seras ravie de voir que certains films renvoient à quelques-uns de tes billets.
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C
Kevin Bacon est en effet un très bon acteur, il arrive même à être intense dans des films d'horreur (je pense au glaçant "Stir of Echoes" - "Hypnose" je pense en français). Ah, ça me rassure de savoir que Kate Winslet aurait dû être dans ta liste ;-).Au fait, dès que le prochain classement des films est publié, je peux le republier sur mon blog?
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V
Je rajoute un mot sur Bacon : un formidable acteur, méritant bien davantage de louanges, et qui a usé tous les registres. Etonnant dans JFK, il m'a époustouflé dans Meurtres à ALcatraz. Et Natalie, ah Natalie !, dans CLoser, quelle merveille !
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V
LE fait est que j'ai failli mettre Bale et Kate Winslet dans les films cités. Je me suis retenu pour Christian Bale, que j'apprécie énormément depuis Equilibrium (merci TWIN ! ), parce que j'ai justement trouvé (à l'époque) que the MAchinist était avant tout une performance un peu vaine, servant un film peu intéressant, quoique dérangeant - mais quelle performance ! Pour Kate, il s'agit d'un oubli malencontreux, jene me le pardonne pas, son interprétation dans ce film est magistrale et douloureusement réaliste.
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V
Salut Kranzler, bienvenue. Il est vrai que, malgré tout le talent de Glenn CLose, difficile d'ôter de son souvenir la fin des Liaisons dangereuses quand elle se fait huer par toute une salle. Le plan sur son visage est hallucinant de cruauté retenue. Et quelle fourberie dans le sourire tout au long du film ! Sans doute l'une des plus belles figures de manipulatrice du cinéma. Et MAstroianni, un style à lui tout seul. Inégalable.
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C
Ah, contente que plusieurs personnanes aient mentionné 'L'Armée des 12 Singes", j'y pensais justement (bon, je fait que ce soit un de mes films cultes doit jouer). En fait, c'est dur de choisir sans être influencé par le film même qui permet de voir cette interprétation. Je vais essayer de m'en tenir à des films que je ne reverrai peut-être pas, mais où un des interprètes m'a estomaquée (pas dans l'ordre de préférence) :Christian Bale dans "The Machinist". Bon, je ne reverrai surement pas ce film, glauque mais pourtant bien foutu, mais je me souviens avoir été très fortement perturbée par l'interprétation de Bale.Kevin Bacon dans "The Woodsman". Même remarque que pour Christian Bale, un rôle sacrément dur à endosser...Kate Winslet dans "Revolutionary Road". Oui, j'en reviens toujours à ce film, mais elle était absolument magistrale dedans, encore meilleure que Di Caprio (que je considère pourtant comme un acteur incroyable, depuis "Basket Ball Diaries" et "Eclipse Totale") .Là, je vais certainement me faire taper dessus, mais Nicole Kidman dans "Birth". Si elle n'avait pas interprété le rôle principal comme elle l'a fait, ce film ne m'aurait pas marquée autant. La scène où elle regarde un spectacle et où elle se met à pleurer devant la caméra m'a vraiment touchée.Edward Norton dans "Down in the Valley". C'est la première fois que je n'aimais pas le personnage qu'il interprétait dans un de ses films je pense, mais il l'a interprété d'une manière incroyable.Et je me rends compte que c'est difficile de s'en tenir à 5, que Sean Penn, Jonnhy Depp, Natalie Portman, Meryl Streep, etc. m'ont aussi beaucoup marqués, dans beaucoup de leurs films..
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K
Ah, et puis évidemment Glen Close dans Les liaisons Dangereuses.
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