Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Il était absolument impossible que les membres de l'Ecran-Miroir (les réguliers comme les occasionnels) ne se soient pas précipités dès les premières heures pour aller goûter à l'expérience the Force awakens. La saga Star Wars constitue en effet l'une des pierres angulaires du blog, un pilier indéracinable sur lequel s'est appuyé toute notre expérience cinématographique, tout notre plaisir de fan. Plus ancienne que le Seigneur des Anneaux et les trois Hobbits, plus jouissive et dense que Harry Potter, l'oeuvre initiée et portée par George Lucas a été maintes fois décortiquée et savourée par l'équipe, et parfois même jusqu'à la critique.
Si le voile est quelque peu retombé depuis, et l'enthousiasme un peu tari (nous avons longtemps défendu bec et ongles la Menace fantôme, mais les derniers visionnages ont fini par faire ressortir davantage d'agacement et de frustration que de jubilation), la promesse d'une renaissance filmique avec une troisième trilogie constituait pour nous un véritable "Nouvel Espoir" (oui, j'admets qu'elle était facile !).
Enfin ! Enfin, l'immense tristesse muée en nostalgie qui ponctuait les toutes dernières secondes du Retour du Jedi allait s'investir dans un élan positif, une quête insensée d'émotions fortes. Enfin ce qui était un adieu déchirant à tout un univers de possibles devenait un clin d'oeil invitant à de nouveaux voyages et de nouveaux horizons. Enfin, Han Solo, Leia et Luke allaient renaître.
Et, plus pragmatiquement, enfin Lucas allait lâcher la bride, céder la main et permettre à un véritable fan pétri de geekitude de transmettre sa passion et soulager des années d'abstinence cosmique. Car Star Wars, en dehors du fantastiquement efficace A new hope, n'a jamais été aussi bon que lorsque le roi George s'effaçait derrière le metteur en scène, que lorsque le matériau était réinterprété avec talent et grâce : si l'Empire contre-attaque ne vous a pas convaincu (mais comment est-ce possible ?), regardez l'étourdissante première séquence de l'Episode III, réalisée par Steven Spielberg !
Bref, si l'inquiétude faisait certes partie de l'attente (l'inquiétude habituelle d'être déçu après tant d'espoirs investis), une certitude venait très vite nous sustenter : celle que J.J. Abrams ne trahirait pas les fans.
Mais allait-il pour autant construire l'épopée spatiale ultime qui ravirait les anciens et rallierait les nouveaux ? Les contraintes liées au budget débloqué par la nouvelle maison mère aux grandes oreilles pouvaient raisonnablement laisser penser à des oeuvres frustrantes, car trop calibrées, freinées et orientées pour un public déterminé. Disney ayant la main, quelle serait la marge de manoeuvre de la team Kennedy ? Et du réalisateur ?
Au moins, était-on à peu près sûr d'en prendre plein les yeux, d'autant que les bandes-annonces auguraient du meilleur.
C'est pourquoi je cède la parole au Divin G, fan, ami et patron d'un forum sympa, qui pour une fois s'est lâché pour nous en parler :
l'Avis de Stéph G
Alors aucun spoiler, juste du ressenti - histoire de ne pas vous gâcher le plaisir.
Le Réveil de la Force est un pur film de fan pour les fans.
Du point de vue de la réalisation, c'est du lourd : je ne sais pas combien de "ho putain !" j'ai lancé pendant la projection, mais certainement une quantité astronomique [NDLR. Je peux authentifier la chose, j'étais à côté et dans le même état second.] Techniquement parlant, le film enterre tous les autres épisodes de la saga : les combats aériens sont incroyables et les prises de vue nous plongent véritablement au coeur de l'action.
A ce sujet, la 3D [NDLR. Elle était imposée, tout comme la VF, dans notre complexe préféré.], c'est assez rare pour le souligner, est d'une efficacité redoutable, et certaines frustrations, que je pense volontaires au tout début du film, sont balayées au fur et à mesure que l'action se déroule sous nos yeux.
Concernant l'histoire - mais toujours sans spoiler : ne cherchez pas, il n'y aura aucune révélation dans les prochaines lignes - J.J. Abrams respecte scrupuleusement le matériel de base de la trilogie originelle et injecte juste ce qu'il faut de la prélogie. On peut dire qu'il a trouver le parfait équilibre en prenant le meilleur de chaque épisode. Les personnages sont respectés à la lettre et les nouveaux sont vraiment très bons.
On était tous les trois [NDLR. Jennifer était également de la partie, et elle a dû subir nos cris et soupirs de contentement.] d'accord sur le fait que le film, sur le plan de la narration, est assez proche de ce qu'on trouvait dans les Episodes I à III (et même, dans une certaine mesure, dans le Retour du Jedi) sans être cependant aussi lourd mais vraisemblablement taillé pour un public américain bas de plafond. Ce n'est pas gênant, mais des fois on se dit juste : "C'est bon JJ, on a pigé ! Pas la peine d'en rajouter dans les dialogues."
Les personnages ont TOUS droit a un costard 120000000 étoiles : là encore, c'est du pur respect du matériau d'origine : Han Solo est énorme, Léia est parfaite, Finn constitue une véritable révélation et Rey s'avère incontournable - je suis d'ailleurs impatient de suivre son évolution tant son rôle promet. Du côté des méchants, c'est tout aussi réussi : Kylo Ren est issu d'un moule taillé sur mesure, son utilisation de la Force est tout simplement jouissive, j'ai aimé à un point que vous n'imaginez pas [NDLR. Sauf évidemment si vous avez adoré la première série Clone Wars de Tartakovsky.]. Le Suprême Leader Snoke est énigmatique comme il se doit mais moins charismatique que feu l'Empereur Palpatine, à suivre donc.
Au final, on peut dire que : OUI, J.J. Abrams assure le spectacle et respecte le cahier des charges à la lettre. Et c'est peut être le souci, car même s'ils ont annoncé ne pas vouloir suivre l'univers étendu, ben... c'est quand même le cas. On a ce qu'on attend, mais j'aurais aimé pour faire de ce film le meilleur Star Wars un peu plus de mystère, de l'inattendu.
Attention ! Ce n'est pas vraiment un point sur lequel je suis déçu, c'est juste que j'aurais souhaité davantage qu'un script confortablement posé sur des rails.
En revanche, respect des règles établies, certes, mais...
les 135 minutes du film ne se sentent absolument pas. Franchement, il va à 100 à l'heure : le rythme est hyper soutenu et on n'a pas le temps de souffler grâce à un montage vraiment génial. Et même si il y a un peu de gras sur les explications, un côté didactique parfois agaçant, le métrage n'est pas plombé pour autant. Autre point intéressant, si la mise en scène est incroyablement spectaculaire, l'action ne monte pas d'un cran, mais de plusieurs ! Le film est plus sombre et plus violent également : il y a du sang et des scènes de massacre dans ce Star Wars. J'avoue avoir été bluffé par l'audace de certaines séquences. Rassurez-vous néanmoins : le film peut être vu par des enfants grâce à un bon dosage de tous ces ingrédients dramatiques.
Donc oui, je recommande chaudement ce film et oui, j'ai déjà prévu d'acheter le bluray tellement j'ai pris mon pied pendant cette séance.
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Titre original |
Star Wars Episode VII : the Force Awakens |
Mise en scène |
J. J. Abrams |
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Date de sortie France |
16 décembre 2015 avec Walt Disney |
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Scénario |
Lawrence Kasdan, J.J. Abrams & Michael Arndt d'après l'oeuvre de George Lucas |
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Distribution |
Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac, Adam Driver, Harrison Ford, Carrie Fischer, Lupita Nyong'o, Andy Serkis, Domnhall Gleeson & Max von Sydow |
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Musique |
John Williams |
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Photographie |
Daniel Mindel |
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Support & durée |
3D en 2.35:1 / 135 min |
Synopsis : Dans une galaxie lointaine, très lointaine, un nouvel épisode de la saga "Star Wars", 30 ans après les événements du "Retour du Jedi".