Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Ron Howard, à la demande de Chris Hemsworth, adapte au cinéma le livre à succès de Nathaniel Philbrick racontant le naufrage d’un baleinier suite à l’attaque d’un cachalot géant, connu pour avoir inspiré Herman Melville pour son Moby Dick. Si la direction artistique de Au Cœur De L’Océan est magnifique et les acteurs vraiment bons, on émettra quelques réserves sur la réalisation, le montage et des effets spéciaux peu convaincants. Un bon divertissement.
C’est Chris Hemsworth qui a eu l’idée de proposer cette adaptation du livre à succès de Nathaniel Philbrick à Ron Howard. Il faut dire que leur précédente collaboration avait été particulièrement bénéfique, aussi bien pour l’acteur de Thor qui avait pu prouver qu’il était capable de jouer autre chose que le super héros l’ayant révélé au grand public, que pour le réalisateur de Willow dont la carrière mollassonne avait bien besoin d’un petit boost.
Et avec Au Cœur De L’Océan, le duo tient un projet particulièrement ambitieux puisqu’il y est question de raconter l’histoire vraie ayant inspiré Herman Melville pour son Moby Dick. L’occasion pour Ron Howard de mettre en images une époque relativement peu évoquée sur grand écran et d’offrir au public une aventure en mer comme l’on n’en avait pas vue depuis Master And Commander. Dans l’idée, il y a de quoi jubiler !
Le hic est qu’en sortant de la salle de cinéma, l’on se dit surtout que l’on a affaire à une semi réussite, tant le film aurait pu être largement davantage que ce simple et honnête divertissement familial. Car l’on sent à maintes reprises que le scénario a été édulcoré pour convenir à tous les spectateurs. Ron Howard fait ainsi en sorte que l’on ne voit pas totalement les personnages, et en particulier celui interprété par Chris Hemsworth, massacrer les cachalots, et donc faire leur métier, puisque tout se passe quasiment hors champ, tout comme les quelques passages violents voire choquants sont tout juste expliqués par le narrateur (puisque le récit est conté par l’un des survivants) sans être illustrés. Ce qui aurait ainsi pu appuyer un propos centré sur la folie des Hommes - entre eux et face à la Nature - est de fait quasiment absent du film, très gentillet, afin de laisser place à une aventure presque classique et qui ne prend pas de risques. Ron Howard passe ainsi à côté d’un grand film, tout simplement car il ne semble pas savoir comment et à qui le raconter pour ne froisser personne.
On émettra aussi quelques réserves sur la réalisation, pas toujours judicieuse et ne parvenant pas à faire ressentir le gigantisme du cachalot blanc (pourquoi avoir choisi ce format d’image ?), sur le montage parfois incompréhensible et bourré de faux raccords (la lumière varie selon les plans), et sur des effets spéciaux peu convaincants. Pour être francs, l’on n’a pas souvent cette sensation d’être au cœur de l’océan, comme son titre le suggère, mais plutôt au cœur d’un bassin dans un studio de la Warner. Peut-être que la 3D rectifie un peu cette impression ?
Toujours est-il, malgré tous ces défauts, qu'il faut reconnaître au film sa direction artistique absolument magnifique et l’implication totale de ses acteurs, tous très bons. Chris Hemsworth donne de sa personne, allant jusqu’à maigrir considérablement pour le rôle, et il faut avouer qu’il est parfaitement à l’aise. Cillian Murphy apporte beaucoup d’humanité à un second rôle pourtant sans grande épaisseur. Brendan Gleeson et Ben Whishaw font plus que correctement leur travail. Quant à Tom Holland, il est bluffant de naturel.
C'est suffisant pour apprécier le film, car malgré tout, Au Cœur De L’Océan est un bon divertissement.
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Titre original |
In The Heart Of The Sea |
Mise en scène |
Ron Howard |
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Date de sortie |
09/12/2015 avec |
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Scénario |
Charles Leavitt, Rick Jaffa & Amanda Silver d’après Nathaniel Philbrick |
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Distribution |
Chris Hemsworth, Tom |
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Photographie |
Anthony Dod Mantle |
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Musique |
Roque Baños |
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Support & durée |
1.85 : 1 / 122 minutes |
Synopsis : Hiver 1820. Le baleinier Essex quitte la Nouvelle-Angleterre et met le cap sur le Pacifique. Il est alors attaqué par une baleine gigantesque qui provoque le naufrage de l'embarcation. À bord, le capitaine George Pollard, inexpérimenté, et son second plus aguerri, Owen Chase, tentent de maîtriser la situation. Mais face aux éléments déchaînés et à la faim, les hommes se laissent gagner par la panique et le désespoir…