Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Le réalisateur Mike Cahill revient une nouvelle fois avec un film tentant de conjuguer recherche scientifique et théologie. I Origins, aussi original qu'intrigant, aborde l'idée de la prédestination en lançant ses personnages dans une quête identitaire, dont l'ultime révélation pourrait changer leur perception du monde. Une œuvre ambitieuse, pas toujours très subtile, empreinte d'émotion.
Il est plus que recommandé de ne pas regarder la bande annonce de I Origins si l'on veut garder intact l'effet de surprise que constitue la découverte de cette équipe de scientifique. Et l'on ne va pas non plus dévoiler les multiples rebondissements de son scénario tortueux. Car le nouveau film de Mike Cahill repose une fois de plus sur une histoire ambitieuse dont les théories inédites constituent le principal intérêt. Pour son deuxième long-métrage, le metteur en scène continue de se pencher sur les liens ténus entre le monde de la science et la religion. A partir d'un concept aussi fort que farfelu, il élabore toute une réflexion sur le libre arbitre, malmenant ses personnages en les confrontant à leurs certitudes, les amenant à reconsidérer le monde qui les entoure à chacune de leurs avancées. Ainsi, le film est construit comme une succession de questionnements plongeant toujours plus ces jeunes chercheurs dans le doute. Et si les coïncidences n'en étaient pas ? Et si la science n'avait pas toutes les réponses ? C'est à partir de ces interrogations que le récit se forge, à l'instar d'une expérimentation procédant à tâtons, confirmant ou contredisant certaines thèses émises un peu plus tôt dans le film.
Pour éviter d'en révéler trop, on pourrait simplement reprendre l'une des scènes de dialogues citant le Dalaï-Lama: « Si la Science prouve que certaines croyances du Bouddhisme sont fausses, alors le Bouddhisme les changera. » …
Et si c'est la Religion qui prouve que les croyances de la Science sont fausses, la Science changera-t-elle ses croyances ? Un postulat peut-être un peu trop complexe à retranscrire pour Mike Cahill qui a tendance à schématiser son discours, le rendant parfois inutilement lourd dans sa symbolique, et l'allégeant paradoxalement dès qu'il pourrait étayer davantage sa démonstration. Il se permet cependant de garder intacte une part de mystère plus que salvatrice en clôturant son film avec une certaine finesse et beaucoup d'émotion. On apprécie surtout la note d'intention et le jeu particulièrement intense des acteurs, avec un Michael Pitt parfait en scientifique impliqué.
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Titre original |
I Origins |
Mise en scène |
Mike Cahill |
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Date de sortie |
24/09/14 avec la Fox |
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Scénario |
Mike Cahill |
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Distribution |
Michael Pitt, Brit Marling, Astrid Bergès-Frisbey & Steven Yeun |
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Photographie |
Markus Förderer |
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Musique |
Will Bates & Phil Mossman |
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Support & durée |
2.39 : 1 / 106 minutes |
Synopsis : Sur le point de faire une découverte scientifique, un médecin part en Inde à la recherche d'une jeune fille qui pourrait confirmer ou infirmer sa théorie. Le film retrace le voyage incroyable qui va relier des individus totalement différents, et prouver que la science et les sentiments ne sont pas deux univers séparés...
Si la Science prouve que certaines croyances du Bouddhisme sont fausses, alors le Bouddhisme les changera.