Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Sorte de biopic romancé brassant divers genres dont celui du thriller politique pour tenter de garder l'intérêt de son audience, Grace De Monaco est un film insipide, sauvé par l'interprétation de ses deux comédiens principaux.
Rarement passionnant que ce nouveau long-métrage d'Olivier Dahan qui a pourtant eu le privilège de faire l'ouverture du Festival de Cannes cette année. Il faut dire qu'en revenant au genre qui lui a valu de nombreuses récompenses, le réalisateur de La Môme prenait le risque de voir son nouveau film être directement comparé à son propre précédent succès. Son conflit artistique avec son producteur Harvey Weinstein n'ayant pas dû arranger les choses (et évoquant un désintérêt de plus en plus important pour son film dans un entretien d'octobre dernier), Dahan se retrouve ainsi avec une œuvre complètement ratée, qui n'aborde jamais le bon angle pour traiter son sujet. A la fois biopic fictionnel, romance, thriller, Grace De Monaco est avant tout un brassage inconsistant basé sur un scénario inintéressant. Passant complètement à côté de l'aspect romantique de l'histoire, qui aurait pu donner lieu à de belles séquences « cinématographiques », le film se contente de narrer des événements politiques tout sauf captivants et surtout dont la véracité historique reste à prouver, en témoigne la polémique entretenue par la principauté autour du portrait de la sœur de Rainier, sans aucune subtilité. Non seulement manichéen dans la caractérisation des personnages secondaires, le scénario accumule les maladresses en s'essayant inutilement à insérer du suspens dans un film qui ne sait absolument plus comment garder l'intérêt de son audience.
En résulte un Grace De Monaco qui ne parle pas spécialement de la réelle Grace Kelly, personnage qui restera un mystère à la fin de la séance. Sauvant le film, les deux acteurs principaux se montrent plutôt bons, à condition d'arriver à les oublier derrière les rôles emblématiques qu'ils interprètent. Mis en scène sans éclat par le réalisateur du pourtant sympathique Les Seigneurs, on ne retiendra finalement pas grand-chose de ce film insipide, à part deux ou trois belles idées (qui aurait méritées d'être bien plus approfondies, on pense par exemple aux talents de comédienne de la Princesse pour obtenir les faveurs de son entourage).
Mais bon … what did you expect ?
Titre original |
Grace of Monaco |
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Réalisation |
Olivier Dahan |
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Date de sortie |
14 mai 2014 avec Gaumont |
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Scénario |
Arash Amel |
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Distribution |
Nicole Kidman, Frank Langella & Tim Roth |
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Photographie |
Eric Gautier |
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Musique |
Christophe Gunning |
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Support & durée |
2.35 :1 / 102 min |
Synopsis : Lorsqu'elle épouse le Prince Rainier en 1956, Grace Kelly est alors une immense star de cinéma, promise à une carrière extraordinaire. Six ans plus tard, alors que son couple rencontre de sérieuses difficultés, Alfred Hitchcock lui propose de revenir à Hollywood, pour incarner Marnie dans son prochain film. Mais c'est aussi le moment ou la France menace d'annexer Monaco, ce petit pays dont elle est maintenant la Princesse. Grace est déchirée. Il lui faudra choisir entre la flamme artistique qui la consume encore ou devenir définitivement : Son Altesse Sérénissime, la Princesse Grace de Monaco.