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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Feu Charlton Heston - 04 & fin

Il y a quelques temps, une petite discussion à quatre voix…


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voir l’intervention de Broots
] voir l’intervention de Jennifer
] voir l’intervention de TWIN

 

VANCE : Charlton Heston, vaste débat. Comme le TWIN, je trouve qu'on l'a enterré un peu facilement. On a (trop) vite oublié ses performances car, bien avant les Harrison Ford ou Tom Cruise, il était de ceux dont le nom seul était capable de garantir le succès à un film. Mieux : il portait souvent une production sur ses propres épaules.

J'en garde d'abord le souvenir d'un personnage imposant, tant par la voix (fort bien doublée d'ailleurs) que par le physique : il ne dédaignait pas, dans les péplums, d'apparaître torse nu et sa prestance conférait au rôle la dimension nécessaire. Mâchoire carrée, yeux perçants, un visage souvent fermé mais sa carrure illustrait son caractère, celui de l'homme qui n'abandonne jamais, persévère, avance dans la vie malgré les cahots de la route, les douleurs et l'adversité. Qui d'autre aurait pu nous montrer un tel Moïse dans les Dix Commandements ?

C'est vrai aussi qu'on le rattache régulièrement à ces deux rôles phares, Ben-Hur et Moïse. On en oublie qu'il incarnait à merveille le héros pugnace, dur à cuire, fidèle à ses principes et qui n'a pas froid aux yeux - sensible uniquement au regard d'une femme aimante : c'est Taylor dans la Planète des singes, Neville dans le Survivant mais il est aussi (et c'est l'image de lui que je préfère) le détective Thorn dans Soleil vert ; ses efforts pour traduire l'émotion qui l'étreint lorsque son meilleur ami, mourant, lui montre des images de la Terre telle qu'elle était avant la pollution, sont à saluer. Je l'avais aussi beaucoup apprécié dans le Cid où, là encore, son charisme était son meilleur atout ou encore dans Sous le plus grand chapiteau du monde dans lequel il en imposait au milieu d'un parterre de grands comédiens (il jouait un directeur de cirque). Il a fait quelques bons westerns dont je ne me souviens plus du titre et j'aime bien son apparition décalée dans True Lies que TWIN a certainement omis par distraction.

Après, c'est sûr, il y a deux autres facettes : président de la Screen Actors Guild pour laquelle il a beaucoup œuvré et membre de la NRA, dont il a été un porte-drapeau vilipendé et stigmatisé. Je crois qu'il était au départ essentiellement démocrate, virant républicain à l'ère Reagan. Et puis il y a sa maladie : facile de tirer sur un homme qui n'est plus que l'ombre de lui-même. Facile aussi d'oublier ce qu'il a fait. Je ne suis pas un partisan de la NRA, mais je ne trouve pas vraiment, chez cet acteur, de raisons d'enterrer sa carrière, brillante et marquée par des rôles inoubliables. On ne devrait pas garder de lui l'image de ce vieillard brandissant un fusil devant un congrès, ou alors il faudrait la mettre en parallèle avec sa participation à la marche des Droits civiques, aux côtés de Martin Luther King.

Relativisons.

 

 

BROOTS : C'est là où je voulais en venir, la difficulté justement que j'ai à relativiser par rapport à lui...

 

Par contre, honte à moi en effet d'avoir omis le superbe Planet of the apes et l'exceptionnel Soylent Green...


Je rejoins Jennifer quant à sa relative faible palette d'expressions, mais du coup, Vance a raison, il était parfaitement exploité dans ce qu'il savait représenter...

 

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