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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Microbe & Gasoil : sur la route

[critique] Microbe & Gasoil : sur la route

Un très joli petit film sur l'amitié entre deux jeunes adolescents en décalage avec leur époque et leurs camarades. Très personnel, le Michel Gondry nouveau est l'occasion pour le célèbre réalisateur de revenir avec beaucoup de fraîcheur mais également d'énergie à un cinéma plus modeste et intimiste. Et cela lui réussit bien.

Michel Gondry (Be Kind rewind, Tokyo !) avait besoin de revenir à une forme de cinéma plus simple et directe après quelques « gros » films n’ayant pas fait l’unanimité (pourtant même son Green Hornet était plutôt recommandable). Il se retrouve ainsi aux manettes d’un projet relativement modeste, puisqu’il n’est plus question de l’adaptation d’un roman archi connu ou d’un comic narrant les aventures d’un super héros mais de l’histoire de deux garçons ayant décidé de tailler la route pour les vacances, puisant son inspiration dans ses souvenirs de jeunesse.

Microbe & Gasoil partage plus que ses initiales avec son réalisateur, le long-métrage s’inscrit comme l’une de ses œuvres les plus personnelles puisqu’originale. En effet, en portant également la casquette de scénariste, le réalisateur de Eternal Sunshine Of The Spotless Mind insuffle encore plus de lui-même dans le portrait de ses deux jeunes héros en décalage avec leur époque. Microbe, dont il avoue en interview (et notamment lors de la projection pendant laquelle nous avons eu l’occasion de l’écouter) se sentir le plus proche, est le doux-rêveur du duo, avec sa petite taille et ses cheveux longs (à cause desquels il est souvent pris pour une fille). Obsédé par une copine de classe et par son besoin de s’affirmer, ce petit surdoué en dessin passe son temps à s’interroger sur ce que les autres pensent de lui, tout en essayant paradoxalement de conserver sa singularité. Gasoil, quand à lui, est le moteur du duo. Son sens inné du bricolage et de la débrouille, allié à un optimisme sans faille, font de lui un personnage en marge de ses camarades de classe, faussement cyniques et condescendants. Il est évident qu’il y a du Michel Gondry dans la personnalité de ces deux adolescents complémentaires. Tout comme il y a du Michel Gondry dans tout le reste, de la voiture maison fabriquée par Microbe et Gasoil à certaines idées scénaristiques telles le trajet de retour tout en ellipses de nos héros.

On pourra reprocher quelques petites facilités pour conclure le récit et peut-être un scénario partant dans tous les sens sans réellement être convaincant sur tous les sujets qu’il aborde, mais la douce folie et la fraîcheur qui se dégagent du film ainsi que l’interprétation très juste de ses deux interprètes principaux (les rôles étant particulièrement casse-gueule, notamment pour leurs dialogues singuliers) font de ce Microbe & Gasoil une œuvre très recommandable.

Ce n’est pas le meilleur film de Michel Gondry mais c’est une belle réussite. C’est un très bon film et c’est déjà bien.

 

 

 

Titre original

Microbe & Gasoil

Mise en scène 

Michel Gondry

Date de sortie

08/07/15 avec StudioCanal

Scénario 

Michel Gondry

Distribution 

Ange Dargent, Théophile Baquet, Diane Besnier, Vincent Lamoureux & Audrey Tautou

Photographie

Laurent Brunet

Musique

Jean-Claude Vannier

Support & durée

35 mm en 1.85 : 1 / 103 minutes

 

Synopsis : Les aventures débridées de deux ados un peu à la marge : le petit "Microbe" et l'inventif "Gasoil". Alors que les grandes vacances approchent, les deux amis n'ont aucune envie de passer deux mois avec leur famille. A l'aide d'un moteur de tondeuse et de planches de bois, ils décident donc de fabriquer leur propre "voiture" et de partir à l'aventure sur les routes de France...

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