Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
A partir du moment où on adhère à cet univers fait de bric et de broc, claustrophobique et terne - tel qu’il a été exposé ex abrupto dans le volet initial, on devrait apprécier cet épisode de la saga qui complète très habilement le premier en restant fidèle à une charte visuelle somme toute agréable, bien qu’elle soit par moments lassante : cette fois, on aura droit à des séquences en extérieurs et en plein jour, et on s’aperçoit qu’on évolue bien sur Terre, dans un futur proche indéterminé, quelque part entre le Canada et la Russie. Malgré quelques soucis de cohérence et l’absence préjudiciable des véritables moteurs qu’étaient Michael Sheen et Bill Nighy, on finit par se prêter à cette escalade entre le premier et de dernier des hybrides, deux êtres au potentiel effrayant, arbitrée par la craquante Sélène, qui se voit en outre dotée sur la fin d'un pouvoir supérieur.
Underworld II a le défaut de davantage se prendre au sérieux de son entreprise pourtant très geek dans sa conception (faire que les loups-garous et les vampires se mettent dessus, et sévèrement) mais a la malice de le faire en construisant plus méticuleusement sa mythologie. On a ainsi droit à la séquence d'un très lointain passé où nous retrouverons pour la première fois en action les trois Aînés (Amélia, dont on ne sait rien, Viktor et Markus, le véritable premier des vampires, tentant de mettre hors d'état de nuire le frère de ce dernier et premier des loups-garous) ainsi que quelques autres incursions rétrospectives qui permettent de donner davantage d'importance au personnage de Sélène dans cette lutte génocide, en rattachant un peu artificiellement cette dernière au "coup d'état" de Viktor. Nul doute que ces scènes mâtinée d'heroic fantasy et de gothique ont servi de base à l'épisode suivant racontant la révolte des Lycans. Mais le présent n'est pas en reste : si le personnage de Michael est toujours aussi indigent, il bénéficie de l'aura de sa compagne fuyarde. Mais surtout, le script s'enrichit de l'existence d'une troisième force qui tente de maintenir un équilibre volatil entre Lycans et Vampires. On appréciera aussi le passage chez le renégat Tanis qui profite de l'existence malgré son exil forcé - mais détient des secrets qu'il lui faudra bien fournir en temps voulu.
Le film s'avère au final frustrant dans ses aboutissants, mais assez réussi dans son approche. Les petits coquins ont également enregistré le fait que pour la première et seule fois, Kate apparaît nue, histoire de récompenser la patience des frustrés de la première heure.
A noter que la bande son du blu-ray est dotée de basses tonitruantes qui raviront les amateurs disposant d’une bonne installation ; en outre, on dispose ici d'un vrai score composé par Marco Beltrami, qui prend un malin plaisir à diffuser une musique lourde et cadencée. Quant à l'image, elle s'avère mieux définie que l'épisode précédent et propose de bons contrastes, nécessaires aux très nombreuses séquences en pénombre à l'éclairage incident.
Titre original | Underworld Evolution |
Réalisateur | Len Wiseman |
Date de sortie en salles | 8 mars 2006 avec SND |
Date de sortie en DVD | 20 juin 2006 avec M6Vidéo |
Scénario | Danny McBride |
Distribution | Kate Beckinsale, Scott Speedman, Tony Curran, Derek Jacobi & Steven McIntosh |
Photographie | Simon Duggan |
Musique | Marco Beltrami |
Support & durée | Blu-ray M6 Vidéo (2008) region B en 2.35 :1 /106 min |
Synopsis : La lutte millénaire que se livrent Vampires et Lycans est sur le point de connaître un tournant décisif...
Pour avoir découvert le secret du massacre de sa famille, Sélène, la redoutable guerrière vampire, est plus que jamais seule et menacée. Ses véritables ennemis ne sont pas forcément ceux qu'elle croyait. Michael, devenu le premier hybride à la fois vampire et lycan, aimerait se joindre à elle, mais il est incapable de contrôler la part lycan qui fait rage en lui.
Pour chacun d'eux, il est temps de percer le mystère de leurs origines et de la guerre, mais dans cette quête de vérité, ils devront affronter les plus puissants des adversaires, les plus proches aussi...
Plus que jamais, au plus profond des ténèbres, loin du regard des hommes, se joue le sort du monde...
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