Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Il était une fois en Chine III
Un film de Tsui Hark (1993) avec Jet
Li
Un DVD de la collection "Asian Classics" éditée par Studio Canal.
Le mieux réalisé et le plus beau des trois films que j'ai vus. L'histoire, sans être complexe, s'articule parfaitement autour de Wong
Fei-Hung, ce maître des arts martiaux cantonais, professant la tolérance et la non-violence, médecin à ses heures, peu enclin à s'ouvrir au monde occidental mais dont l'esprit (et le
cœur) parviendra à l'accepter par le biais de sa "nièce" (aussi appelée Tante Yee, allez savoir !) qui a fait des études en Angleterre. Il aime cette jeune femme mais son éducation stricte
l'empêche de manifester ouvertement ses émotions, ce qui entraîne quelques-unes des scènes les plus comiques du film (la séquence du "I love you", classique mais réussie).
Après un second volet chorégraphié par Yuen
Woo-Ping, on a droit ici à des combats axés sur la voltige et la légèreté, ponctués de bruitages toujours aussi savoureux, un simple coup de poing faisant autant de bruit que la
détonation d'un canon, avec une prédilection pour les pieds (et l'introduction de Pied-du-Diable, devenant par la suite Pied-bot adversaire
puis allié de nos héros).
En revanche, on peut regretter l'absence d'un véritable duel, même dans le finale pourtant
spectaculaire : Fei-Hung a une telle stature qu'il semble improbable de trouver un combattant de sa trempe. On lui en oppose donc plusieurs fois toute une troupe et on le met dans les situations
les plus périlleuses afin d'éprouver son sens de l'équilibre et sa maîtrise du kung-fu. Cependant, il n'apparaît jamais vraiment en mauvaise posture, ce qui ôte un peu au caractère dramatique des
combats.
En outre, l'intrigue prend un tour nouveau quand à la traditionnelle rivalité avec un caïd des
écoles d'arts martiaux (une trame qui rappelle le second épisode) s'ajoute un complot
politique visant à éliminer un personnage important. Du coup, la promise de Fei-Hung, son père et ses acolytes se voient confier une mission autrement plus importante que le simple fait
de rabattre son caquet à l'ignoble et rigolard Tin-Bai.
Bref, un excellent moment malgré la déception relative à l'absence d'un duel
titanesque.
Visionné en VF 5.1, avec des voix parfois cocasses, mais finalement plus convaincantes que dans les deux premiers. Très peu d'effets surround et les basses sont quasiment absentes.
L'image remasterisée est également plus agréable et, contrairement aux autres volets, ose les
séquences prolongées en pleine journée. L'histoire se passant désormais à Pékin où Fei-hung va à la rencontre de son père à l'occasion d'une fête, on y admire les processions de dragons
multicolores du plus bel effet. Cela dit, les couleurs paraissent tout de même un peu fades et quelques plans sont légèrement surexposés. En revanche, très peu de défauts malgré un grain
présent.