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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] le Grand Sam

[critique] le Grand Sam

Un film tendre et délicieux, ponctué de bagarres homériques rappelant l’Homme tranquille, avec ce qu’il faut de seconds rôles savoureux (de la crapule au bûcheron ivre, en passant par la matrone jalouse) et de situations comiques (en point d’orgue, George et Angel/Michelle faisant tout pour rendre Sam jaloux). Ce n’est pas toujours très fin, mais les acteurs s’en donnent à cœur joie, John Wayne multipliant les grimaces et l’élégant Granger se montrant particulièrement à son aise dans le secteur comique. Une première partie à la Pretty Woman, tendre et sympathique, où Wayne accompagne la promise de son meilleur ami en évitant autant qu’il le peut les quiproquos, précède une seconde plus axée sur la comédie, avec quelques pugilats et fusillades dans des décors superbes (la plupart des scènes d’extérieur ont été tournées dans le nord de la Californie, notamment dans les Alabama Hills et sur la plage de Point Mugu, mais également dans la région de Big Bear et de Mammoth Lakes ; précisons toutefois que certains shoots l’ont été dans le Yukon). 

[critique] le Grand Sam

Il faut avouer que, malgré son charme indéniable, Capucine a du mal à convaincre en tant que « fille de joie » : trop sophistiquée, trop altière. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle Richard Fleischer, initialement pressenti pour le projet, l’avait refusée arguant que la comédienne ne convenait pas pour le rôle – malheureusement pour lui, elle vivait avec le producteur qui a préféré du coup changer de metteur en scène…

L’ensemble se suit avec bonne humeur grâce à un rythme plutôt dynamique et une progression idéale des tensions et sentiments qui motivent tous ces personnages. Cela nous procure un très bon spectacle familial, empreint de cette sympathique nostalgie des productions où les vedettes ne phagocytaient pas complètement le film, laissant aux supporting roles la place de briller par leurs répliques (ou leur trogne).

Sam McCord : You even sound like a wife.
Michelle : I do not consider that a compliment.
Sam McCord : I'm on your side, lady. It's my only politics... anti-wife. Any woman who devotes herself to making one man miserable instead of a lot of men happy don't get my vote.

IMDb

[critique] le Grand Sam

Revoir le film en VOST (4.0 nous annonce la jaquette) aide à redécouvrir avec plaisir ce film transgenre qui oscille entre le western et la comédien car elle s'avère beaucoup plus agréable que la VF - qui jouissait pourtant d’un bon doublage, mais au son malheureusement souffreteux. Ca permet aussi de ne pas se rendre compte de l’introduction d’une séquence supplémentaire vers le milieu du film (qui n’avait jamais été doublée). LE DVD présente également un défaut au niveau de la piste son, la fin du film proposant une baisse notable de l'intensité obligeant à augmenter le volume.

Sinon, c’est du bonheur, notamment de suivre Capucine s’exprimer de façon charmante en anglais, mais surtout John Wayne dire « Michelle » comme s’il énonçait la pire des insultes, ou Stewart répéter avec adoration « mon chou ».

Titre original

North to Alaska

Date de sortie en salles

10 février 1961 avec 20th Century Fox

Date de sortie en DVD

28 mai 2003 avec 20th Century Fox

Photographie

Leon Shamroy

Musique

Lionel Newman

Support & durée

DVD Fox (2003) zone 2 en 2.35:1 / 122 min

[critique] le Grand Sam
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V
Merci d'être passé, tes blogs sont remarquables !
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T
Ah le Duke, toute mon enfance !
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V
Sans aller jusqu'à dire que je suis fan de Kubrick, j'ai été profondément impressionné par toutes ses réalisations, son perfectionnisme, son sens du cadrage et de la narration sont époustouflants. Maintenant, Eyes Wide Shut est une oeuvre à part, que j'ai apprécié pour son esthétique et sa virtuosité mais qui ne m'a pas emballé, la faute à une histoire dont les sentiments sont exacerbés au détriment de la crédibilité des réactions : un couple moderne ne peut réagir comme au début du XXe siècle.
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R
Ah, John Wayne ! Je ne me souviens pas l'avoir vu, celui-là. En Alaska, j'ai vu un film assez bon avec Al Pacino : il n'arrivait plus à dormir. Sinon, qu'est-ce que tu penses de Eyes Wide Shut ? C'est passé récemment à la télévision et tu n'en as pas parlé. Or, tu cites beaucoup 2001 : le film qui a introduit les entités mystiques dans l'espace des savants ! J'ai fait un article sur Eyes Wide Shut, et j'y parle aussi du fantastique et de la science-fiction de Kubrick. Si tu as le temps, dis-moi ce que tu en penses !
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