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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Midnight Sun, en vidéo depuis le 16 octobre 2018

Midnight Sun, en vidéo depuis le 16 octobre 2018

Katie est jeune. Katie est jolie. Katie est douée : sa guitare est comme une extension d’elle-même et elle compose de délicieuses ballades qu’elle interprète parfois sur le quai d’une gare de cette tranquille bourgade de l’Etat du Washington.

Katie vient d’avoir son bac (ou l’équivalent américain) et son père lui offre la guitare de sa mère, décédée il y a longtemps.

Et Katie est amoureuse. Du même garçon depuis 10 ans : Charlie. Elle le voit de sa fenêtre, tous les jours. Et ne lui a jamais adressé la parole.

Midnight Sun, en vidéo depuis le 16 octobre 2018

Car Katie est malade. Elle souffre d’XP (non ce n’est pas un virus microsoftien) : le Xeroderma Pigmentosum qui l’affecte l’empêche de recevoir la moindre lumière su soleil car son organisme est incapable de régénérer les cellules exposées et d’empêcher le développement de cellules cancéreuses. Son espérance de vie, même avec un suivi rigoureux et l’ablation des tumeurs au plus tôt, est ridiculement faible.

Alors, bien que chouchoutée par un père qui a mis de côté sa carrière de photographe et supportée par sa seule amie (une voisine pleine d’entrain qui vient la voir chaque soir), Katie est un peu triste, comprenant chaque jour davantage combien son existence est injuste, la privant des expériences que sont en train de vivre tous les jeunes diplômés comme elle. Mais comme Katie est une fille sérieuse et aimante, elle se contente du peu qu’il lui reste à vivre en dormant le jour et en partageant ses chansons avec son père et sa copine. Jusqu’à un soir où, alors qu’elle faisait tranquillement son petit récital sur le quai de la gare, elle tombe sur Charlie, un Charlie un peu désoeuvré qui a préféré quitter tôt la fête à laquelle s’adonnent des lycéens en goguette. Charlie l’entend d’abord, puis la voit. Et c’est le coup de foudre.

Katie aime Charlie depuis toujours et elle le voit en chair et en os. Là, debout devant elle. Elle bafouille de pauvres excuses et le plante, oubliant son carnet de compositions sur le banc. Carnet que récupère un Charlie encore sous le charme, qui fera tout pour retrouver cette belle inconnue d’un soir…

Midnight Sun, en vidéo depuis le 16 octobre 2018

Voilà l’intro de ce petit film, adapté lui-même d’un métrage japonais racontant cette histoire à mi-chemin de Cendrillon et de Nos étoiles contraires. Tout est fait, balisé, programmé, pour faire sourire d’aise et pleurer les spectateurs qui ont encore un cœur et laissent leur cynisme au vestiaire. Le genre de films à voir entre filles, sans doute, qui critiqueront (mais pas trop quand même) la propension de ces princesses maudites à être invariablement mignonnes et dotées d’une voix claire et à tomber sur un beau jeune homme bien fait de sa personne et doté des meilleures intentions du monde. Parce que Charlie (interprété par le fils d’Arnold Schwarzenegger) rassemble toutes ces qualités qui rassurent jusqu’au père le plus protecteur : sérieux, raisonnable, poli et attentionné. D’ailleurs, à part de gentils baisers passionnés et une baignade au clair de lune en sous-vêtements, il ne sera jamais question de frotti-frotta, d’exhibition ou de tout autre assouvissement de fantasme lié au déferlement des hormones adolescentes. Car Charlie aime Katie : elle est belle et gentille et lui fait du bien. Il a mis de côté les conneries qu’on fait entre potes (ça lui a coûté une épaule et sa place dans l’équipe de natation) et préfère s’évertuer à rendre sa partenaire d’un été heureuse. D’autant que, en l’encourageant à chanter en public, il obtient d’elle le même encouragement à tenter de retrouver le chemin de la haute compétition, à s’accrocher pour décrocher une bourse lui permettant d’étudier à Berkeley. Il est son prince charmant doux et prévenant, elle est sa princesse enchanteresse, sa muse.

Mais Katie ne lui a pas encore révélé le mal qui l’afflige. Elle tarde, craignant qu’il l’abandonne, ne voyant en elle plus que la maladie, et non la jeune femme en mal d’amour qui ne peut répondre à son invitation de naviguer sur le bateau qu’il entretient et d’admirer le soleil couchant.

Midnight Sun, en vidéo depuis le 16 octobre 2018

Rien de surprenant dans la progression de cette romance gentillette, beaucoup trop propre sur elle, ponctuée par deux-trois chansons interprétées par Bella Thorne elle-même, qui campe une délicieuse Katie, un peu évanescente et dissimulant mal l’énergie qui l’habite. Scott Speer, habitué aux films pour ados (il a déjà commis deux Sexy Dance), sait parfaitement mettre en valeur le visage angélique de son actrice et le sourire un peu figé de son compagnon perpétuellement enamouré (tout de même nettement plus convaincant que son père lors de ses débuts à l’écran). Bien aidé par son chef opérateur, il use des couleurs particulières de la région de Seattle pour magnifier les rares séquences diurnes (sur la plage, la marina) et joue à merveille des ambiances colorées des éclairages nocturnes. Aux côtés des rôles principaux, on aura la surprise de trouver Rob Riggle qu’on avait l’habitude de voir dans des rôles plus loufoques : ici, il livre une proposition de père dévoué-mais-néanmoins-cool plus que rassurante, parfois attendrissante. Quinn Shepard quant à elle, joue Morgan, la copine piquante qui connaît tous les secrets et sait arranger les rendez-vous, dans un registre rappelant beaucoup Ashley Greene.

Midnight Sun, en vidéo depuis le 16 octobre 2018

Parmi les sorties de 2018, voici une proposition de séance du soir, ou même de l’après-midi, qui,

si elle est loin du potentiel dramatique et de la délicatesse de traitement de Nos étoiles contraires, saura faire couler la petite larme de ceux qui ont envie de croire encore au bonheur, même quand la fatalité s’abat. Et il en faut.

 

En DVD, Blu-Ray et VOD depuis le 16 octobre 2018 chez TF1 Studio.

Titre original

Midnight Sun

Date de sortie en salles

13 juin 2018 avec Paramount Pictures

Date de sortie en vidéo

16 octobre 2018 avec TF1 Studio

Photographie

Karsten Gopinath

Musique

Nate Walcott

Support & durée

DVD TF1 (2018) zone 2 en 2.39 :1 / 93 min

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