Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Moins punchy et stylé que la version John Woo, mais plus équilibré que le premier épisode (la version Brian De Palma, dont il reprend quelques éléments de manière à rappeler qu'il s'agit normalement d'une équipe d'agents secrets), Mission : Impossible III respecte les codes désormais établis entre l’acteur-producteur et les distributeurs avec un certain savoir-faire, sous l'impulsion d'un J. J. Abrams consciencieux et passionné, appelé à la rescousse parès les désistements de Joe Carnahan et David Fincher.
Si le personnage d’Ethan Hunt se voit désormais doté de traits plus détaillés dans le but évident de l'enrichir et de faire taire certains détracteurs des premiers volets, si par la même occasion on se ménage le temps de développer ses acolytes par le biais de petits dialogues parfois maladroits mais méritoires, l’essentiel du métrage repose sur un savant mélange de suspense et d’action à couper le souffle qui n'est pas sans rappeler le tempo d'un 24 heures chrono : Abrams, fraîchement débarqué de sa série Lost, a su parfaitement retranscrire certains impératifs fonctionnant sur petit écran et ne se sort pas trop mal du piège du long-métrage (il fallait avoir les reins solides pour gérer au mieux les 150 millions de dollars de budget reposant sur les épaules d'un débutant). Les cascadeurs s’en donnent à cœur joie, les artificiers et les décorateurs aussi – et les spectateurs ne peuvent qu’apprécier un bon spectacle réalisé avec savoir-faire et respect orchestré par un artisan qui ne dissimule jamais son admiration pour ses grands aînés.
En outre, Mission impossible 3 a la chance de reposer sur un script un peu embrouillé (sans doute plusieurs fois réécrit) mettant en valeur un bad guy enfin à la hauteur (Philip Seymour Hoffman est impressionnant de cruauté glaciale). D'ailleurs le casting est un des atouts du film, la présence de Simon Pegg étant malheureusement trop brève, tout comme celle de Laurence Fishburne ou de la délicieuse Sasha Alexander. Bref, des acteurs impliqués, une mise en scène au cordeau plus quelques séquences mémorables : on ne peut pas faire la fine bouche et on ne s'ennuie guère sur une durée similaire au précédent opus (à la minute près).
Reste que l’esprit initial est tout de même bien loin et qu’on a, en conclusion, l’impression désagréable que la franchise ne progresse guère, d’autant que le finale semble également ne plus se faire d’illusion.
Le blu-ray ravira les amateurs de gros son, avec des basses impressionnantes mais des effets surround un peu limités ; la bande son permet ainsi de profiter des compositions de Michael Giacchino qui a pris haut la main la relève de Zimmer.
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Titre original |
M:I - III |
Réalisation |
J. J. Abrams |
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Date de sortie |
22 juillet 2006 avec U.I.P. |
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Scénario |
J. J. Abrams, Alex Kurtzman & Roberto Orci d'après Bruce Geller |
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Distribution |
Tom Cruise, Ving Rhames, Billy Crudup, Michelle Monaghan, Maggie Q & Philip Seymour Hoffman |
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Photographie |
Daniel Mindel |
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Musique |
Michael Giacchino |
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Support & durée |
Blu-ray |
Synopsis : Ethan espérait avoir tourné une page en quittant le service actif de la Force Mission Impossible pour un poste de formateur… Mais lorsque Lindsey, la plus brillante recrue de l'IMF "tombe" à Berlin, Ethan se sent moralement obligé de lui porter secours. Toutefois, il ne peut empêcher l'assassinat de la jeune fille. Ethan décide alors de s'opposer au responsable de sa mort, le très dangereux trafiquant Owen Davian…
[saga] Mission : impossible au cinéma - l'Ecran Miroir
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