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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Quai d’Orsay : un ministère à 100 à l’heure

Quai d'Orsay est adapté de la BD éponyme écrite par Christophe Blain & Abel Lanzac. Ce dernier a ainsi transposé son expérience aux Ministères des Affaires Étrangères en tant qu'expert du langage auprès du Ministre.

Quai-d-Orsay-02.jpg

L'histoire rentre vite dans le sujet : Arthur (Raphaël Personnaz), un jeune universitaire, est convoqué à un entretien avec le Ministre des Affaires étrangères lui-même, Alexandre Taillard de Worms (Thierry Lhermitte) qui l'engage aussitôt pour écrire ses discours. Mais il découvrira au fur et à mesure qu'il n'est pas facile d'écrire entre ce ministre extravagant, ses conseillers et le manque de place.

Ne connaissant pas la bande dessinée ni suffisamment le contexte politique, j’ai été vite surprise par le rythme effréné du film car ce ministère vit 7 jours sur 7 avec des situations à gérer. L'histoire, en outre, est passionnante.

Le personnage d’Alexandre Taillard de Worms est grandiose, inspiré de Dominique de Villepin, et brillamment interprété par un Thierry Lhermitte qui nous surprend : infatigable, il vit à 100 à l'heure, change toujours d'avis sur les sujets à traiter, intègre ses amis écrivains et cite à tout va Héraclite. Face à cet ouragan, il y a son directeur de cabinet : Claude Maupas (Niels Arestrup, brillant) qui est d'un calme à toute épreuve malgré la pression et qui arrive à gérer en douceur le ministre.

 


 

 

Je recommande ce film original au rythme soutenu brillamment réalisé par Bertrand Tavernier.

A SUIVRE : un compte-rendu de l'interview donnée par le réalisateur Bertrand Tavernier, à laquelle j'ai été gentiment conviée.

 

Ma note (sur 5) :

4,5

 


 

 Quai-d-Orsay-01.jpg

Titre original

Quai d’Orsay 

Mise en scène 

Bertrand Tavernier

Date de sortie France 

6 novembre 2013

Scénario 

Tavernier, Blain & Baudry d’après la BD de Blain & Lanzac  

Distribution 

Thierry Lhermitte, Raphael Personnaz & Niels Arestrup

Musique

Philippe Sarde

Photographie

Jérôme Alméras

Support & durée

35 mm ; 113 min

 

 

Synopsis : Alexandre Taillard de Worms est grand, magnifique, un homme plein de panache qui plait aux femmes et est accessoirement ministre des Affaires Étrangères du pays des Lumières : la France. Sa crinière argentée posée sur son corps d’athlète légèrement halé est partout, de la tribune des Nations Unies à New-York jusque dans la poudrière de l’Oubanga. Là, il y apostrophe les puissants et invoque les plus grands esprits afin de ramener la paix, calmer les nerveux de la gâchette et justifier son aura de futur prix Nobel de la paix cosmique. Alexandre Taillard de Vorms est un esprit puissant, guerroyant avec l’appui de la Sainte Trinité des concepts diplomatiques : légitimité, lucidité et efficacité. Il y pourfend les néoconservateurs américains, les Russes corrompus et les Chinois cupides. Le monde a beau ne pas mériter la grandeur d’âme de la France, son art se sent à l’étroit enfermé dans l’Hexagone. Le jeune Arthur Vlaminck, jeune diplômé de l’ENA, est embauché en tant que chargé du “langage” au ministère des Affaires Étrangères. En clair, il doit écrire les discours du ministre ! Mais encore faut-il apprendre à composer avec la susceptibilité et l’entourage du prince, se faire une place entre le directeur de cabinet et les conseillers qui gravitent dans un Quai d’Orsay où le stress, l’ambition et les coups fourrés ne sont pas rares... Alors qu’il entrevoit le destin du monde, il est menacé par l’inertie des technocrates.

 

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