Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Pour ses premières prises de vues réelles (après le chef-d’œuvre les Indestructibles et le très bon Ratatouille), Brad Bird s’est vu confier un budget colossal, un casting trois étoiles et la nécessité de tourner aux quatre coins de la planète (l’incontournable Burj Khalifa n’étant que la cerise sur le gâteau de Dubai, puisque on a également droit au Kremlin, à Prague, à Vancouver et à Mumbaï). Les amateurs de la série, bien que finalement plutôt désespérés par les trois précédents opus cinématographiques, comme les fans de Tom Cruise et de films d’action, étaient curieux de voir le metteur en scène surdoué à l’œuvre avec autant de responsabilités.
Il s’en sort, finalement, avec les honneurs.
Très dense, le script essaie dans un premier temps de retrouver l'esprit d'équipe cher au format télévisé de Bruce Geller, tout en faisant quand même la part belle à Tom Cruise superstar, lui laissant suffisamment de place pour qu’il puisse éclabousser la pellicule de ses performances d’athlète (on nous aura auparavant rabâché qu’il a encore fait ses acrobaties sans trucage) ; l'on a beau être blasé, voire agacé par cette surexposition, mais impossible de rester de marbre devant les figures imposées des nombreuses cascades improbables, d’autant que Bird sait où placer ses caméras et que la bande-son parvient à merveille à retranscrire la tension comme l’intensité des chocs et explosions.
Ghost Protocol est ainsi une forme de feu d’artifices continu s’appuyant sur un bon casting, très cohérent, que le réalisateur parvient malgré tout à mettre en valeur, sachant insister sur la personnalité de chacun : sur les plus de deux heures de métrage, l’espace et le temps nécessaires pour qu’on en apprenne davantage sur les protagonistes s’avèrent tout de même bien réduits, ce n’était pas une mince affaire. Ajoutez à ces bonnes impressions d’ensemble quelques références bienvenues aux précédents films (histoire d’ancrer cette saga dans l’imaginaire et de saluer le travail précédemment accompli), de belles prises de vue sans excès de filtres et surtout beaucoup d'action : on lorgne encore un peu trop du côté des James Bond, mais c'est globalement une incontestable réussite, plus long que les précédents volets mais également plus équilibré, procurant quelques frissons jouissifs et cette irremplaçable sensation de bien-être lorsque tout s'accomplit...
On sait à présent que Hunt ne raccrochera pas après cet épisode, pourtant physiquement et nerveusement usant. On sait aussi que Tom Cruise, après Rogue Nation, en a prévu au moins un 6e. Si la qualité continue d'augmenter, on en peut que s'en réjouir, à condition que l'acteur-producteur sache parfaitement à quel moment il lui faudra arrêter les frais.
Titre original |
Mission impossible : Ghost Protocol |
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Réalisation |
Brad Bird |
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Date de sortie |
14 décembre 2011 avec Paramount |
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Scénario |
John Appelbaum & Andre Nemec d'après Bruce Geller |
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Distribution |
Tom Cruise, Jeremy Renner, Simon Pegg, Paula Patton, Michael Nyqvist, Léa Seydoux, Tom Wilkinson & Ving Rhames. |
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Photographie |
Robert Eslwit |
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Musique |
Michael Giacchino |
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Support & durée |
Blu-ray |
Synopsis : Impliquée dans l'attentat terroriste du Kremlin, l'agence Mission Impossible (IMF) est totalement discréditée. Tandis que le président lance l'opération "Protocole Fantôme", Ethan Hunt, privé de ressources et de renfort, doit trouver le moyen de blanchir l'agence et de déjouer toute nouvelle tentative d'attentat. Mais pour compliquer encore la situation, l'agent doit s'engager dans cette mission avec une équipe de fugitifs d'IMF dont il n'a pas bien cerné les motivations…
[saga] Mission : impossible au cinéma - l'Ecran Miroir
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http://www.ecran-miroir.fr/2015/08/saga-mission-impossible-au-cinema.html