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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Tokyo Godfathers : Satoshi Kon-te de Noël

[critique] Tokyo Godfathers : Satoshi Kon-te de Noël

A Tokyo, au soir de Noël, trois sans-abri tombent sur un nourrisson abandonné. Contre toute attente, ils vont d’abord décider de le garder une nuit, puis d’aller à la recherche des parents qui l’ont laissé. Une clef trouvée dans le couffin les mène à une consigne dans laquelle des photos et d’autres indices les mettent sur une piste…

Il s’agit d’un conte de Noël, terme plutôt réducteur puisqu’il s’applique aussi bien à des petites historiettes familiales qu’à des chefs-d’œuvre comme la Vie est belle de Frank Capra. Ici, il prend tout son sens au vu du passé de chacun des protagonistes, des liens subtils qui les unissent et de la quête insensée qu’ils entreprennent. Et le fait que cela se passe à Tokyo rajoute encore du piment. Sans parler du co-réalisateur et scénariste que certains connaissent pour sa série Paranoia Agent. 

La première demi-heure est limite poussive, la mise en place des personnages prend son temps et installe une ambiance assez particulière dans laquelle le temps semble étiré. Il faut dire qu’avec une fille de flic qui s’est enfuie de la maison pour une raison qui ne sera dévoilée que plus tard, un vieux râleur alcoolique qui raconte toutes sortes d’histoires contradictoires, et un travelo romantique en mal d’enfants, on a un panel assez intéressant des possibilités de narration, mais surtout d'exploration des psychés et des traumas de chacun. D’ailleurs, si le rythme est lent, c'est pour mieux nous les faire suivre dans leur quête assez surréaliste et nous faire vibrer quand l'un est enlevé, l'autre se fait tabasser par des jeunes ou le troisième trouve refuge chez les travestis qui l'ont élevé. Parce que chacun a une histoire personnelle qui a son importance, le film prend toute sa valeur au moment où leurs destins se rejoignent dans un noeud gordien plein de subtilité. Et que dire de cette fin magique, empreinte de suffisamment de grâce et d’ironie pour que cela ne tombe pas dans le niais sirupeux – mélange délicat dont Miyazaki a également le secret.

Petite anecdote : au début du film, on aperçoit une affiche de cinéma représentant Perfect Blue, un autre chef-d’œuvre du réalisateur. 

Le DVD que j'ai eu entre les mains dispose d'une très belle sérigraphie, soignée et à la nomenclature discrète. Le disque est livré avec un croquis exclusif d'un personnage signé et dédicacé par Satoshi Kon (voir ci-dessus).  Les images sont sans défaut quoique un peu ternes. Le DTS apporte un plus dans l'ampleur du paysage sonore (en VF, aux voix très bien choisies) et dans les effets de souffle.  

  

 

 

 

Titre original

Mary Poppins

Réalisation 

Satoshi Kon & Shôgo Furuya

Date de sortie

7 décembre 2004 avec Disney

Scénario 

Satoshi Kon d'après son oeuvre

Distribution 

Les voix (en VO) de Toru Emori, Yoshiaki Umegaki & Aya Okamoto

Photographie

Katsutoshi Sugai

Musique

Keiichi Suzuki

Support & durée

DVD CTHV zone 2 (2004) en 1.85:1 / 88 min

 

Synopsis : A Tokyo, pendant les fêtes de Noël, trois amis sans abri trouvent un bébé abandonné et une mystérieuse clé annonciatrice de folles aventures.

 

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