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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Mad Max 2 : le Défi

[critique] Mad Max 2 : le Défi

Excellent film de George Miller qui fait suite à son Mad Max, œuvre de production indépendante, fauchée, mais parfaitement ancrée dans l’esprit sombre de l’observation d’un éclatement sociétal typique des années 70, où la violence éclate par des fulgurances aussi inouïes que la cruauté qu’elles affichent. The Road Warrior étire paradoxalement le matériau du film d’origine jusqu’à en redéfinir les enjeux : aussi bien remake que suite, cet opus nous introduit par un prologue créant une mythologie entière et puissante que nous ne connaissions que partiellement et pose immédiatement les figures super héroïques du comic book post-apocalyptique.

En (re)créant Max, Miller forme un personnage antipathique, muet et taciturne, sur la lignée de l’homme sans nom campé par Clint Eastwood chez Sergio Leone — mais surtout de plus en plus charismatique au fur et à mesure que le réalisateur l’amène à souffrir dans l’action pour finir mutilé. Vingt-cinq ans après, l’œuvre continue de fasciner par ses designs pervers et ses ambiances nauséabondes de pleine journée, malgré quelques artifices, styles et autres enchaînements qui sont affreusement datés. The Road Warrior deviendra, et à raison, le mètre-étalon de la mise en scène des scènes d'action et des courses-poursuites sur roues : encore aujourd’hui, le rythme effréné, le montage et les choix de points de vue de Miller pour l’entier dernier acte restent ahurissants.

A noter que les plans baignés de soleil sur le Blu-Ray Warner affichent une définition et un piqué au relief saisissant, tout en conservant le rendu plastique d’un grain de pellicule référent au contexte de production.

L'introduction par un historien du cinéma vaut largement le coup et commentaire audio en supplément s'avère passionnant.

 

Titre original

the Road Warrior

Date de sortie en salles

11 août 1982 avec Columbia Films

Date de sortie en vidéo

8 avril 1999 avec Warner Bros.

Photographie

Dean Semler

Musique

Brian May

Support & durée

Blu-ray Warner (2011) uncensored region All en 2.40 :1 / 97 minutes

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V
Je vais passer au "bleu" dans quelques mois, le temps de réemménager. Je te dirai !
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S
ah si j'avais du pognon j'cheterai un blu ray.....et je me paierai ce genre de films.......l'un des longs métrages cultes de ma filmo perso
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V
C'est très gentil, mais ce serait abuser. Contacte moi par courriel dans ce cas. Le sujet m'a en tous cas l'air fort intéressant.
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R
(Cela dit, dans mon livre Portes de la Savoie occulte, à la fin, j'ai énoncé, déjà, une telle idée, en évoquant les légendes alpines sur les fées qui avaient inspiré les recettes des fromages, et en disant qu'une poésie savoyarde modernisée pouvait faire le même genre de récits pour les machines modernes, et que d'ailleurs cela s'était déjà un peu vu, ici ou là : un ami à moi a écrit un récit de "science-fantasy" qui se passe dans un décor alpin. Mais Pierre Assouline, le journaliste chronique littéraire du Monde, s'est moqué de moi, à ce sujet, sur son blog. Est-ce que tu aimerais recevoir ce livre, en guise de service de presse ? Il est consacré en fait à la littérature savoyarde et à ses aspects méconnus, notamment liés à la mythologie et à l'épopée - étant entendu que cette "mythologie" est généralement d'inspiration chrétienne, parfois celtique et folklorique. Certains chapitres pourraient t'intéresser.)
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R
Merci, Vance. Puisses-tu n'être pas aussi le seul ! Je vais y songer.
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V
J'en serai le premier lecteur !
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R
Tu l'as dit, Vance, si Robert E. Howard avait créé un héros dans le futur, il aurait créé Mad Max (celui du 2). Tout y est, même le dédain des femmes. C'est magique : cela reflète une aspiration romantique profonde. Et puis c'est vrai, les machines montrées au travers d'une dimension profondément sentimentale, là aussi presque magique, c'est comme les épées divines des héros dans l'Antiquité. La lutte pour le carburant devient alors fondamentale pour exister en tant que héros. Il faudrait un jour écrire un récit au sein duquel les automobiles sont forgées par des dieux, comme l'épée de Siegfried ! J'ai commencé à le faire pour une bicyclette, mais le peu de goût que les éditeurs ont pour l'épopée m'a empêché d'aller loin, sur cette piste. Un poème dans un prochain recueil, peut-être ?
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T
C'est bien dans celui-ci. ;-)
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V
Petite question : est-ce bien dans celui-là qu'il y a la trop fameuse scène du boomerang ? Une scène culte chez mes frères.
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V
Conan dans le futur, c'est assez vrai je trouve : fidèle à certains principes, respectueux de valeurs morales antiques, mais complètement indépendant, revendiquant sa liberté et échappant à l'institutionnalisation. C'est la mise en scène de ce mythe, de ce demi-dieu parmi les hommes, ange déchu ou Prométhée post-moderne, qui m'avait séduit au premier abord. Et puis ces séquences de poursuite, jamais surpassées depuis...
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