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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Room : Ode à la maternité

[critique] Room : Ode à la maternité

Un magnifique film porté par deux comédiens absolument incroyables de naturel. Room est une ode à l’amour filial, construite comme une sorte de thriller, dans lequel un petit garçon et sa mère s’inventent un monde pour échapper à l’adversité. Bouleversant.

Lorsque vous lirez ces lignes, Brie Larson aura remporté l’Oscar de la Meilleure Actrice. Et l’on ne parlera que de sa magnifique prestation dans le film de Lenny Abrahamson, Room, aux côtés d’un jeune garçon bourré de talent et qui aurait largement pu être nommé dans la catégorie du Meilleur Acteur, Jacob Tremblay. De quoi mettre en lumière ce superbe film, et mieux le faire connaître au grand public.

Car si les Oscars peuvent permettre de découvrir ce petit bijou, aussi captivant que poignant, ce serait déjà ça de gagné. Egalement nommé dans la catégorie du Meilleur Film, Room était d’ailleurs un sérieux concurrent à Spotlight, Bridge Of Spies, The Revenant, Mad Max Fury Road et Brooklyn. C’est dire la qualité du métrage adapté du roman à succès de Emma Donoghue, et qu’elle a elle-même scénarisé avant que ne sorte son livre – pensant immédiatement à son potentiel cinématographique - afin d’en garder le contrôle (en évitant qu’un autre auteur ne trahisse son œuvre).

Il est assez complexe de parler de Room sans en dévoiler les rebondissements de l’intrigue. Avant tout, nous vous déconseillons de regarder la bande-annonce, tout comme de lire ne serait-ce que le synopsis présent dans cette critique. Ne rien savoir du film à l’avance permet réellement ici de décupler les émotions que vous allez ressentir. Impossible de ne pas se sentir touché par le parcours de ce petit garçon, enfermé depuis sa naissance avec sa mère dans une chambre étouffante et dépourvu du moindre contact avec le monde extérieur. Ils s’inventent alors leur propre univers, avec ses codes et ses limites, pour échapper à l’adversité. Pour l’enfant, la chambre représente la totalité de ce qu’il connait, son monde, sans savoir que sa mère y a été emprisonnée ni que derrière les 4 murs se trouve toute une infinité de possibles. Bien entendu le contexte est glauque, mais ce qui intéresse Emma Donoghue ne réside pas dans un récit sordide. L’auteur préfère jouer avec les métaphores pour mieux interroger le rapport maternel, pour mieux parler de la capacité de développement d’un enfant et de sa dépendance à sa mère. Vous comprendrez aisément pourquoi il était primordial d’avoir deux acteurs parfaitement en phase. Sachez juste que le récit ne s’arrête pas du tout à ce postulat, et qu’il s’agit surtout d’une histoire de construction et de réinvention, extrêmement sensible et pertinente. Enfin, la mise en scène de Lenny Abrahamson est particulièrement inspirée et subtile, jamais démonstrative, rapprochant les spectateurs de ses personnages en trouvant la bonne distance.

Room vous réserve de nombreuses surprises. Allez-y pour les acteurs, pour la réalisation, pour l’histoire.

Mais surtout parce qu’il est bouleversant.

 

 

Titre original

Room

Mise en scène 

Lenny Abrahamson

Date de sortie

09/03/2016 avec Universal

Scénario 

Emma Donoghue

Distribution 

Brie Larson, Jacob Tremblay, Joan Allen, William H Macy & Tom McCamus

Photographie

Danny Cohen

Musique

Stephen Rennicks

Support & durée

2.35 : 1 / 118 minutes

 

Synopsis : Jack, 5 ans, vit seul avec sa mère, Ma. Elle lui apprend à jouer, à rire et à comprendre le monde qui l’entoure. Un monde qui commence et s’arrête aux murs de leur chambre, où ils sont retenus prisonniers, le seul endroit que Jack ait jamais connu. L’amour de Ma pour Jack la pousse à tout risquer pour offrir à son fils une chance de s’échapper et de découvrir l’extérieur, une aventure à laquelle il n’était pas préparé.

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