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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Creed : L’Héritage De Rocky Balboa

[critique] Creed : L’Héritage De Rocky Balboa

Suite spin-off de la saga culte Rocky, le film de Ryan Coogler s’avère être une très bonne surprise. Creed s’intègre non seulement de façon très logique dans la série qui a révélé Sylvester Stallone, mais il a également tout ce qu’il faut pour lancer une nouvelle franchise. L’on retiendra de ce feel good movie la réalisation inspirée de Ryan Coogler, le charisme hallucinant de Michael B. Jordan et la sincérité d’un Sylvester Stallone qui trouve ici son meilleur rôle. Jubilatoire !

Une réussite totale, un chef d’œuvre, un film que l’on a envie de retourner voir dès que l’on sort de la salle de cinéma. Rien que ça ! On ne va pas vous faire le coup des blagues faciles, mais oui, Creed est bel et bien cet uppercut, ce film qui nous met KO, qui boxe dans la catégorie des grandes œuvres du genre.

En se lançant dans l’écriture et la réalisation de cette suite spin-off de la saga culte, le metteur en scène de Fruitvale Station prouve qu’il a tout compris à l’univers et aux personnages crées par Sylvester Stallone. Ryan Coogler a parfaitement su saisir l’esprit de la franchise, retrouvé la même fraîcheur, le même optimisme, gardant les mêmes codes qui en ont fait son succès tout en la modernisant énormément. Car Creed peut non seulement être considéré comme un épisode de la série, mais également comme le point de départ d’une nouvelle franchise. Un petit prérequis : il vaut mieux connaître les six Rocky avant de découvrir Creed. Non que le film soit incompréhensible - c’est même tout le contraire - mais parce qu’il gagne en émotion selon votre attachement envers des personnages tellement bien écrits qu’ils sont devenus des mythes dans la culture populaire (le thème de ces personnages devenus des superhéros, de Rocky III L’Oeil Du Tigre et de Rocky IV notamment). L’on vous met au défi de ne pas aimer Rocky, ce héros un peu gauche et maladroit dans la vie, débordant d’optimisme, devenant totalement lui-même sur le ring lorsqu’il gagne en confiance. Retrouver ce personnage dans Creed fait un bien fou car notre attachement à lui est tel que l’on a envie de savoir comment il a évolué, comment il s’en sort, presque comme s’il s’agissait d’une personne réelle.

Il faut dire que Sylvester Stallone et Rocky ont toujours suivi le même parcours, et que la frontière entre les deux hommes est parfois floue, la vie de l’un influençant l’autre, et vice versa. Vous comprendrez aisément pourquoi Rocky est pour Sly (selon son discours aux Golden Globes pour lequel il a eu le prix du meilleur acteur dans un second rôle) son meilleur ami imaginaire. Rocky est le plus beau rôle de sa vie, et son interprétation dans Creed est probablement sa plus touchante, sa plus réussie, sa plus juste. Aux antipodes de l’image de gros bourrin que l’on pourrait lui donner, Sylvester Stallone est un homme intelligent, sensible, sincère, et qui se livre dans cette saga, et dans ce Creed en particulier, comme rarement un autre acteur  n’en a eu l’occasion. Si cela ne tenait qu’à nous, on lui donnerait un Oscar pour cette interprétation bluffante !

Quoi qu’il en soit, cette fois, ce n’est plus vraiment Rocky le héros du film, mais bel et bien le fils de son meilleur ami et ancien adversaire Apollo Creed, Adonis Johnson. Pour lui donner vie, Ryan Coogler a eu la bonne idée de proposer le rôle à Michael B. Jordan, une révélation pour nous qui ne l’avions pas spécialement trouvé génial dans ses précédents films. Ici, l’acteur, d’un charisme hallucinant, semble transcendé. Il s’impose comme la parfaite relève, et l’on serait vraiment partant pour le retrouver dans des suites que l’on espère aussi réussies. Son jeu d’acteur est parfait, son duo avec Tessa Thompson a tout d’une évidence, et sa performance physique est incroyable !

Outre ses acteurs fantastiques (on notera la présence de Graham McTavish, qui joue Dwalin dans Le Hobbit de Peter Jackson), ce qui fait la force de Creed c’est sa mise en scène inspirée. Ryan Coogler nous offre des scènes de boxe absolument saisissantes, notamment parce qu’il utilise de somptueux plans séquence pour immerger les spectateurs dans les combats, et leur faire ressentir le même stress lorsque le personnage traverse les vestiaires pour arriver sur le ring. Mais il parvient aussi à recréer l’une des scènes cultes de la saga, à savoir celle de l’entraînement sur fond de Bill Conti, en insufflant la même hargne, le même dynamisme, nous donnant littéralement l’envie de bondir de notre fauteuil pour suivre le héros. Sauf qu’ici, le thème mythique (à quelques exceptions près, dont une scène d’une puissance évocatrice telle que vous aurez du mal à retenir votre petite larme, même si à côté vous garderez le sourire) est remplacé par les nouvelles compositions de Göransson, qui, si elles n’arrivent pas au niveau de celles de Conti, sont pourtant absolument magnifiques.

Tout dans Creed tient de l’évidence. L’on ne parle pas d’un long-métrage ne jouant que sur la nostalgie ou sur les clins d’œil permanents aux spectateurs, aussi paresseux et inconsistant que bien des films à succès qui sortent aujourd’hui. Oui, il a tout d’un remake du film de 1976. Pourtant, il ne donne jamais l’impression de tomber dans la facilité. C’est un film honnête, qui enrichit une saga culte sans la plagier. L’histoire, si elle n’a rien de réellement inédite, n’en demeure pas moins bien écrite. Comme à son habitude, celle-ci joue sur deux niveaux de lecture, avec cette thématique de l’héritage, de la transmission, qui n’est pas sans nous rappeler que le film est une passation de flambeau entre deux acteurs. Adonis Creed lutte pour se faire un nom sans se servir de celui de son illustre père, quant à Rocky, lui, il mène le plus grand combat de toute sa vie.

L’on rit, l’on pleure, l’on vit avec ces personnages. Et l’on retient de Creed qu’il s’agit d’un excellent feel good movie.

Ca, c’est vraiment du cinéma populaire comme on l’apprécie ! Croyez-nous, Creed fait vraiment du bien ! Immanquable, jubilatoire !

 

 

 

Titre original

Creed

Mise en scène 

Ryan Coogler

Date de sortie

13/01/2016 avec Warner Bros.

Scénario 

Ryan Coogler, Aaron Covington & Sylvester Stallone

Distribution 

Michael B Jordan, Tessa Thompson, Sylvester Stallone, Tony Bellew & Graham Mc Tavish

Photographie

Maryse Alberti

Musique

Ludwig Göransson

Support & durée

35 mm en 2.35 : 1 / 134 minutes

 

Synopsis : Adonis Johnson n'a jamais connu son père, le célèbre champion du monde poids lourd Apollo Creed décédé avant sa naissance. Pourtant, il a la boxe dans le sang et décide d'être entraîné par le meilleur de sa catégorie. À Philadelphie, il retrouve la trace de Rocky Balboa, que son père avait affronté autrefois, et lui demande de devenir son entraîneur. D'abord réticent, l'ancien champion décèle une force inébranlable chez Adonis et finit par accepter…

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