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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Seul Sur Mars : Matt (Damon) Gyver

[critique] Seul Sur Mars : Matt (Damon) Gyver

Un Ridley Scott nouveau, c’est toujours un petit événement en soi. Et malgré la qualité toute relative de ses dernières productions, l’on avait hâte de le retrouver avec un sujet aussi excitant que celui de Seul Sur Mars entre les mains. Cette fois c’est la bonne, le réalisateur de Blade Runner est de retour en forme !

Que l’on soit bien clair, avec son nouveau film, et malgré son incontestable réussite, Ridley Scott ne nous sert pas un chef d’œuvre du niveau de Legend, Alien ou Blade Runner. Il n’y a qu’à profiter de la ressortie au cinéma de ce dernier pour s’en rendre compte. Cependant il parvient à retrouver une énergie qui lui faisait franchement défaut depuis quelques temps. Peut-être parce que le sujet semble plus intéressant cette fois-ci, plus propice à procurer des émotions au public, contrairement à ses Prometheus et Robin Des Bois ou encore récemment à son controversé Exodus. Quoi qu’il en soit, malgré tout, le réalisateur n’a jamais perdu son sens de la mise en image et l’on avait hâte de le voir de nouveau à l’œuvre sur un projet un peu plus excitant.

Ce qui est le cas de Seul Sur Mars, adaptation du livre à succès d’Andy Weir.

Non content de mettre fin à cette superstition qui veut que tous les films contenant le mot « Mars » dans le titre soient des bides au box-office - Ghosts Of Mars, Mission To Mars, et John Carter (dont le "Of Mars" a été coupé pour ces raisons) - vu son immense succès Outre-Atlantique, Ridley Scott nous rassure surtout sur sa capacité intacte à distraire les spectateurs. On oublie ses derniers films incohérents, mous, ou inintéressants, car son survival spatial nous offre un vrai bon spectacle jubilatoire. Car le point fort de Seul Sur Mars, c’est son rythme : bien que durant 2h24, l’on ne s’ennuie pas une seule seconde devant cette histoire aussi tendue et prenante que drôle et inspirante. Et contre toute attente, le film va à l’encontre de la majorité des productions hollywoodiennes modernes en proposant un récit simple et réellement efficace, sans digressions inutiles, avec un héros qui n’est pas affublé d’un trauma quelconque dans le but de lui donner de l’épaisseur. Ainsi, choisissant de jouer à fond sur l’optimisme et le positivisme, le personnage qu’interprète Matt Damon ne s’apitoie jamais sur sa situation et, non sans humour, tel un Géo Trouve-Tout, arrive à se sortir des positions en apparence les plus inextricables. De fait, l’on prend un réel plaisir à le voir à l’œuvre, usant de tous les stratagèmes pour pouvoir se nourrir ou communiquer avec la NASA, toujours avec entrain et détermination. Une sorte de MacGyver dans l’espace quoi ! On en vient même à l’admirer sincèrement lorsque l’on se rend compte du temps qu’il passe sur cette planète qu’il conquiert petit à petit malgré lui, et de la patience qu’il faut dans ces conditions pour enfin découvrir le fruit de son travail (un simple message par ordinateur prend presque une heure pour parvenir à la Terre).

A ce titre, Ridley Scott nous fait ressentir plutôt correctement la distance et le temps séparant l’astronaute de ses congénères, ainsi que la frustration inhérente à la situation. Beaucoup risquent de comparer Seul Sur Mars à deux autres histoires de survie dans l’espace, Gravity et Interstellar. Toutefois, la démarche de Ridley Scott est très différente de celle de Cuaron ou de Nolan, ne jouant pas sur l’aspect métaphorique et symbolique du chef d’œuvre avec Sandra Bullock, ni sur le côté scientifique du film avec Matthew McConaughey. Si les péripéties de Seul Sur Mars vous paraîtront parfois farfelues, c’est bien parce que Scott a décidé d’en faire une œuvre avant tout spectaculaire et distrayante, un film populaire et immédiatement accessible, bien entendu suffisamment documenté mais ne cherchant pas à être totalement réaliste, simplement crédible dans le contexte du récit.

On pourra paradoxalement lui reprocher beaucoup de choses, notamment de n’être justement qu’un simple très bon film sans fulgurances, néanmoins Seul Sur Mars est une vraie bonne surprise, très drôle (le nom donné au projet de sauvetage et la réaction de Sean Bean à sa découverte sont hilarants) et attachante. Ajoutez un casting très impressionnant et une bande originale quelque peu décalée mais toujours appropriée, et vous obtiendrez un excellent film.

 

 

Titre original

The Martian

Mise en scène 

Ridley Scott

Date de sortie

21/10/2015 avec la 20th Century Fox

Scénario 

Drew Goddard d’après Andy Weir

Distribution 

Matt Damon, Jessica Chastain, Kristen Wiig, Sean Bean, Chiwetel Ejiofor, Jeff Daniels & Kate Mara

Photographie

Darius Wolzki & Mark Patten

Musique

Harry Gregson-Williams

Support & durée

2.39 : 1 / 144 minutes

 

Synopsis : Lors d’une expédition sur Mars, l’astronaute Mark Watney (Matt Damon) est laissé pour mort par ses coéquipiers, une tempête les ayant obligés à décoller en urgence. Mais Mark a survécu et il est désormais seul, sans moyen de repartir, sur une planète hostile. Il va devoir faire appel à son intelligence et son ingéniosité pour tenter de survivre et trouver un moyen de contacter la Terre. A 225 millions de kilomètres, la NASA et des scientifiques du monde entier travaillent sans relâche pour le sauver, pendant que ses coéquipiers tentent d’organiser une mission pour le récupérer au péril de leurs vies.

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