Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Un récit incroyable adapté par une réalisatrice décidément à suivre de près. Invincible est un très beau film, peut-être un peu académique, qui saura captiver le public pendant plus de deux heures grâce à son interprétation épatante et à la réalité des événements racontés.
Pour son second film en tant que réalisatrice après Au Pays Du Sang Et Du Miel, la célèbre actrice Angelina Jolie choisit de raconter l'histoire extraordinaire de Louie Zamperini, champion olympique et héros de la Seconde Guerre mondiale, dont l'incroyable force de caractère lui a permis de surmonter nombre d'épreuves plus insoutenables les unes que les autres tout au long de sa vie. Le récit ne s'attarde que sur une période bien précise, son parcours pendant le conflit, tout en étant ponctué de nombreux flashbacks qui permettent de mieux cerner un personnage relativement complexe. On y découvre alors un jeune garçon débrouillard mais irréfléchi, qui n'aura de cesse par la suite de vouloir se reconstruire en retrouvant le droit chemin, en servant d'exemple à suivre auprès de son entourage et en faisant preuve d'altruisme et d'humilité. C'est l'histoire d'un combat, d'une série d'épreuves toujours à chaque fois un peu plus incroyables, vécues par un homme en apparence « invincible » (exploits sportifs hors normes - Zamperini ayant participé aux Jeux olympiques -, qualités de leader incontesté - il a notamment aidé à sauver de nombreux camarades durant la guerre -, survivant à une attaque aérienne, dérivant en pleine mer pendant 47 jours dans un canot gonflable, avant d'être capturé par la marine japonaise et envoyé dans un camp de prisonniers américains) qui continuera de démontrer, quelles que soient les adversités, que « ce qui ne tue pas rend plus fort » et que l'on peut garder une part d'humanité et de compassion malgré tous les sévices endurés.
Il est d'ailleurs, à ce titre, dommage que la réalisatrice ne se soit pas penchée sur la suite des événements, après sa libération, pour montrer comment l'homme a pu gérer son retour à la vie « normale », même si des images d'archives sont dévoilées à la fin du film pour mettre en avant sa remarquable capacité à accorder le pardon. On est sans conteste face à un film ancré dans une certaine tradition hollywoodienne, celle qui consiste à dresser le portrait de personnages hors du commun, admirables, qui sait parfaitement jongler entre un sens du merveilleux et du spectaculaire tout en se référant constamment au caractère authentique de son récit.
La mise en scène d'Angelina Jolie est efficace, quoique conférant au film un côté « académique » et très appliqué - on pense aux oeuvres de Clint Eastwood - d'autant que la jeune réalisatrice s'est adjointe les services de collaborateurs de talent : les frères Coen au scénario, Roger Deakins à la photo (rappelons qu'on lui doit l'une des plus belles images vues depuis très longtemps avec son travail sur Skyfall), Alexandre Desplat à la bande originale. Elle a su également choisir les bons comédiens, parmi les plus prometteurs de la nouvelle génération : Domhnall Gleeson, Jai Courtney, Garrett Hedlund, auxquels s'ajoutent le célèbre chanteur Miyavi qui s'en tire avec les honneurs (même s'il a tendance à surjouer par instants) et Jack O'Connell, la révélation, totalement crédible dans le rôle principal de Louie Zamperini.
Carré, efficace, bien réalisé et interprété, Invincible est un film captivant. A voir !
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Titre original |
Unbroken |
Mise en scène |
Angelina Jolie |
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Date de sortie |
07/01/15 avec Universal |
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Scénario |
William Nicholson, Richard LaGravenese, Joel & Ethan Coen & Laura Hillenbrand |
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Distribution |
Jack O'Connell, Domhnall Gleeson, Garrett Hedlund, Miyavi & Jai Courtney |
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Photographie |
Roger Deakins |
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Musique |
Alexandre Desplat |
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Support & durée |
2.35 : 1 / 137 minutes |
Synopsis : L'incroyable destin du coureur olympique et héros de la Seconde Guerre mondiale Louis "Louie" Zamperini dont l'avion s'est écrasé en mer en 1942, tuant huit membres de l'équipage et laissant les trois rescapés sur un canot de sauvetage où deux d'entre eux survécurent 47 jours durant, avant d'être capturés par la marine japonaise et envoyés dans un camp de prisonniers de guerre.