Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Blackout Total est l'une de ces comédies « concept » (unité de temps, de lieu, d'action…) dont le plus grand intérêt réside dans le crescendo de situations grotesques dans lesquelles va se fourvoyer le personnage principal (ici, Elizabeth Banks, très impliquée). On regrettera que le scénario ne soit pas aussi bien exploité que ce que l'on pouvait espérer avec ce pitch prometteur.
Encore un titre français complètement incompréhensible ! Il n'est bien évidemment pas question de « blackout » ici, puisque notre personnage principal ne perd en aucun cas la mémoire mais se retrouve perdue sans téléphone portable ni argent alors qu'elle doit se rendre à un rendez-vous ultra important aussi rapidement qu'elle le peut. Ici c'est le caractère gaffeur de l'héroïne qui déclenche les péripéties et non une quelconque cuite.
Ceci dit, voici donc une énième comédie à concept, à la manière d'un Very Bad Trip ou d'un Babysitting, où l'on suit les déboires d'un personnage - Elizabeth Banks qui phagocyte totalement le film - « complice » avec le spectateur, devant se rendre en un temps donné à un endroit précis, et dont les enjeux sont clairement définis dès l'introduction. La ligne directrice est parfaitement respectée et le scénario ne s'écarte jamais en chemin. Bien souvent, ce genre de film est l'occasion pour le scénariste ou le metteur en scène de s'essayer à l'exercice de l'exhaustivité en cherchant à profiter de la simplicité de l'intrigue de départ pour explorer le plus large panel de situations comiques qu'il est possible d'envisager. Pourtant, dans le cas présent, on sent que le récit aurait pu être bien plus inventif et hilarant si le réalisateur (également auteur) avait décidé de se lâcher un peu plus en « malmenant » gentiment davantage son héroïne. Bien entendu, elle se retrouve continuellement dans des situations toutes plus « débiles » les unes que les autres, mais l'ensemble reste trop sage et manque de folie pour prétendre au titre de la meilleure comédie de ce début d'année. Le spectateur reste en terrain familier - un paradoxe quand on connaît le pitch - et s'attend à la majorité des gags, vus et revus.
Malgré tout, l'abattage d'Elizabeth Banks impose le respect et le long-métrage demeure très distrayant et efficace pour qui cherche une petite comédie sans prétention autre que celle de faire passer une agréable séance au cinéma.
Titre original |
Walk of shame |
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Réalisation |
Steven Brill |
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Date de sortie |
21 mai 2014 avec Metropolitan |
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Scénario |
Steven Brill |
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Distribution |
Elizabeth Banks & James Marsden |
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Photographie |
Jonathan Brown |
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Musique |
John Debney |
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Support & durée |
35 mm en 2.35 :1 / 95 min |
Synopsis : Meghan, présentatrice télé d'une trentaine d'années, a passé une sale journée. Non seulement elle vient de se faire larguer par son fiancé, mais elle n'a pas obtenu la promotion qu'elle convoitait… Pour lui remonter le moral, ses copines l'emmènent faire la fête toute la nuit. Mais le lendemain matin, elle se réveille dans le lit d'un parfait inconnu, sans argent, ni téléphone portable. Alors qu'elle parvient tout de même à consulter sa messagerie vocale, elle apprend qu'elle est de nouveau en lice pour décrocher le boulot de ses rêves. Arrivera-t-elle à temps à la chaîne de télé pour passer une audition ? Rien n'est moins sûr…