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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

la Roue du Temps : petite présentation

Une chronique de Vance

A la suite d’une discussion récente avec une collègue grande lectrice de fantasy, j’ai eu l’idée de cette petite présentation de la saga de la Roue du Temps par le regretté Robert Jordan :


"Imaginez un monde qui n'a jamais existé. Imaginez la fin du XVIIe siècle, alors que la poudre à canon est un secret d'une Guilde des Illuminateurs. Imaginez la Terre du Milieu de Tolkien sans Elfes, sans dragons, sans hobbits, mais avec ses peuples qui grandissent et évoluent réellement. Imaginez un monde détruit il y a 3000 ans par un homme qui canalisait le Pouvoir Unique. Imaginez un monde où pendant 3000 ans, la pire chose qu'on pouvait imaginer était un homme canalisant le Pouvoir Unique, touchant la partie Mâle de la Vraie Source. Car il aurait était destiné à la folie, et à la mort. Avant de mourir il aurait été un fou pouvant canaliser le Pouvoir Unique qui fait tourner la Roue du Temps qui dirige l'Univers. Ainsi, de tels hommes ont été pourchassés et abattus pendant 3000 ans. La prophétie annonce que le Ténébreux va se libérer et s'abattre sur le monde. Le Ténébreux exilé par le Créateur lors de la Création. La prophétie dit qu'un enfant va naître pour affronter le Ténébreux lors de la Dernière Bataille. Cet enfant, cet homme, pourra canaliser, et devra affronter le même destin que ces hommes. La prophétie annonce qu'il va sauver le monde et le détruire. Ceci est le début. Ceci vous prépare à la lecture de la Roue du Temps."

 



http://www.decitre.fr/gi/24/9782265084124FS.gifIl s’agit donc d’un cycle en douze volumes à l'origine (en version anglaise, dont les derniers tardent à être traduits - doublez le nombre pour les volumes en français dans les éditions de poche) où les interrogations des personnages, leurs liens plus ou moins amicaux et la façon dont leurs destins sont intimement imbriqués est plus importante que la magie elle-même et les forces qui régissent cet univers. Il est à noter que la place des femmes dans ces romans est autrement plus importante que dans les autres sagas comparables : amies, amantes, conseillères, elles sont le garde-fou nécessaire aux hommes sur lesquels pèse la responsabilité de la survie d'un monde. Elles sont leur faiblesse et leur force.


A l'instar du Seigneur des Anneaux dont j’ai, par faiblesse coupable, réentamé le visionnage des versions longues, le groupe originel formé d'une magicienne (les Aes Sedai sont à cette époque les seules capables de canaliser le Pouvoir Unique, mais leurs capacités sont infiniment inférieures à ce que pouvaient faire les hommes naguère, sachant que ceux-ci deviennent fous en le faisant) guidant de jeunes garçons et filles ta'veren (c'est à dire "qui ont un rôle à jouer dans le destin") vers un lieu sûr afin de les former et de les soustraire aux assauts des forces du Ténébreux, ce groupe a vite fait de se segmenter et chaque roman est ainsi construit comme les Deux Tours : on suit en parallèle la progression des éléments disparates qui parfois fusionnent puis se séparent, volontairement ou non, dans un monde où les forces du Mal sont partout mais agissent encore dans l'ombre, où les ennemis ne sont pas toujours ceux qu'on croit, où les alliances sont fragiles mais les amitiés plus fortes que le temps, où d'antiques pactes ressurgissent, où les trônes vacillent sous l'influence du jeu politique de clans rivaux et dans lequel chacun devra être amené à effectuer un choix crucial.

 

http://www.decitre.fr/gi/31/9782265084131FS.gifEncore une saga de fantasy donc, encore un auteur qui a bien du mal à se démarquer de leur père à tous, Tolkien, et qui reprend à son compte tous les éléments caractéristiques du Seigneur des Anneaux : de nombreux personnages unis par un destin, une quête ultime mêlée à une recherche de connaissances et des origines, des descriptions bariolées et pittoresques, une carte du monde dont on a envie d'explorer les moindres recoins et aussi une grande lenteur dans le développement des intrigues, des dialogues parfois lourds sous-tendus par un style littéraire hésitant entre le clinquant et le précieux.


Chez Jordan, on est donc en terrain connu. A la lecture des premiers tomes (je n’ai pas fini la saga, on ne m’avait prêté que les six premiers et, depuis, j’ai eu un million de choses à faire), on y trouve quelques autres sources d'inspiration (Moorcock notamment, pour cet aspect "destin inaltérable") mais la paternité de Tolkien est patente. Ca peut ennuyer le fan moyen qui se dit qu'il a déjà lu ça. C'est vrai. Ca peut tenter celui qui n'a jamais osé franchir l'écueil imposé par la taille du Seigneur des Anneaux: C'est vrai aussi.


Alors, faut-il lire Jordan ? Oui, bien sûr. Contrairement à de récents et prolifiques auteurs dans la mouvance de Gemmel qui apportent à la fantasy dynamisme et fraîcheur au détriment d'une langue qui s'allège considérablement jusqu'à en perdre son charme, Jordan ne renie pas ses amours. On a même droit à des chansons relativement opportunes (comprenez : qui ne font pas « pièce rapportée » mais semblent s’inscrire dans le décor et les événements). C'est à prendre ou à laisser, mais c'est le prix à payer pour aller au bout de la saga qui s'avère, au final, assez passionnante lorsqu'on prend le parti d'accepter les figures de style imposées. Allez, hop, à moi le volume sept (il doit y avoir par ici une vieille chronique sur le volume six). !

Euh… oui, ça attendra tout de même que ma « pile à lire » ait baissé de quelques dizaines de mètres…

 

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