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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] l'Exorciste au commencement : perte de foi

Quelle déception ce fut ! 

C'est vrai que si j'ai été autant déçu, c'est aussi parce que constamment les séquences du premier Exorciste me revenaient en tête et que la comparaison, voire la succession, ne sont pas du tout en faveur de cet opus.


Alors on va me rétorquer 2 choses :   

  • il faut éviter de comparer les films d'une série entre eux mais les prendre tels qu'ils sont ;
  • Harlin ne s'est jamais vanté d'avoir voulu recréer un Exorciste bis. Ca n'a pas empêché les producteurs de réorienter le projet (nous en reparlerons) et d'insister sur la filiation (regardez la bande-annonce ci-dessous : un tiers est faite avec des images du chef-d'oeuvre de William Friedkin).

OK. Soit. Tout de même, c'est un peu léger. J'admets que, dans l'idéal, il faudrait aller au cinéma vierge de tout préjugé, sans avoir l'esprit pollué par quelque commentaire que ce soit. Mieux, il faudrait éviter les bandes annonces, autant que faire se peut. Cependant, c'est impossible dans notre contexte. Sans aller jusqu'à apprécier les spoilers, j'apprécie les discussions préalables puis postérieures à un visionnage. Evidemment, on y perd en spontanéité ce qu'on gagne en acuité.
Tout ça pour vous clamer à quel point le film m'a paru fade, sans saveur, artificiel, avec un traitement tout en surface d'une donnée, la perte de la foi, qui nécessitait bien autre chose que des séquences choc (parfois réussies, il est vrai), amenées savamment et avec une certaine maîtrise, mais ne faisant que ponctuer une quête pour laquelle on a du mal à se passionner.
Ce film ne fait pas peur une seconde, il ne vient pas remuer vos tripes, ni surtout instiller ce sentiment de malaise et d'étrangeté qui rendent les quelques réussites du genre inégalables. Les éviscérations, déchiquetage et crucifixions sont là pour les amateurs de gore, et encore même eux seront déçus par le caractère globalement consensuel de ces images. La séquence finale est même parfois risible, ce qui est un comble pour un film qui ne visait pas le statut de Scary Movie.


Il y a pourtant de bonnes choses à relever, comme l'interprétation engagée de l'acteur principal, mais surtout cette volonté explicite de tenter de s'accrocher au mythe, avec ses passages obligés : le médaillon, la tête du démon, le travelling dans les ruelles du Caire (avec sans doute la palme de la plus mauvaise incrustation de décor de ces dernières années !), la pendule qui s'arrête subitement. C'est peut-être à l'aune de ces repères que certains critiques (en particulier ceux de l'Ecran Fantastique) estimèrent que Renny Harlin avait fait correctement son travail. Lerurs critères ne sont décidément pas les miens, quand bien même le film serait une oeuvre de commande, sans plus. Mais une commande sans âme.

Friedkin peut dormir tranquille.

 

 

Titre original

The Exorcist, the Beginning

Mise en scène 

Renny Harlin

Date de sortie

17 novembre 2004 avec Warner

Scénario 

Wisher Jr., Carr & Hawley

Distribution 

Stellan Skarsgård, James d'Arcy & Ben Cross

Photographie

Vittorio Storaro

Musique

Trevor Rabin

Support & durée

35 mm en 2.35 : 1 / 92 minutes

 

Synopsis : Longtemps avant d’avoir sacrifié sa vie pour exorciser la jeune Regan, le père Merrin avait déjà rencontré le démon Pazuzu. C’était en Afrique, et il avait déjà perdu la foi…

 

 

 

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P
L'écran fantastique ils sont trop gentils dans leur critiques.
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V
Schrader avait été en charge du projet, mais son idée n'a pas plu aux producteurs qui ont opté pour celle-ci.
P
C'est le même acteur que pour Dominoin alors ? Shrader a réutilisé la meme équipe ?
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