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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Saint Ange : l'Orphelinat à la française

[critique] Saint Ange : l'Orphelinat à la française
Fin des années 50. Anna, jeune fille farouche et secrète, se présente à Saint Ange, un orphelinat désaffecté dans les Alpes françaises, pour le nettoyer pendant que la directrice s'apprête à partir aux sports d'hiver. Une gouvernante et une pensionnaire seront ses seules compagnes. Mais la bâtisse recèle quelques mystères et Anna finit par se rendre compte que des enfants errent entre ces murs sombres...
Avec Saint-Ange, on a un quasi quasi huis-clos élégant qui joue astucieusement avec les codes du genre, sachant ménager quelques moments de frayeur et une savoureuse atmosphère de mystère et d’angoisse. Grâce à une photo soignée proche du sépia, aux couleurs désaturées, on se sent à son aise dans cette histoire se déroulant en 1958. L’essentiel tourne autour de très peu de personnages, tous féminins et intriguants, desservis malheureusement par des dialogues souvent creux. Lou Doillon, malgré un côté artificiel ou complètement allumé, finit par convaincre dans le rôle de la dernière pensionnaire de l'établissement. Anna, elle, est jouée par une Virginie Ledoyen tout en décalage, au ton monocorde et à la diction précieuse, qui achèvent de déstabiliser l'auditoire. Pour le reste, on est dans la lignée de Shining ou d’Amityville : c’est bien l’orphelinat qui est au centre de l’histoire, ses secrets, ces « enfants qui font peur » dont parle une petite fille, ces bruits que perçoit Anna, laquelle s’efforce alors d’en rechercher la cause avec un acharnement suspect.
Le métrage ne souffre d'aucun temps mort et propose des plans fantasmagoriques qui trahissent la patte de Christophe Gans, dont c'était la première incursion dans le domaine de la production. On y trouve certaines influences de cinéastes comme Franju avec sns doute la volonté de ne pas abandonner la dynamique de genre qui poussait encore le cinéma français avant les années 70. La fin, graphiquement superbe, laisse beaucoup de questions en suspens.
Le support vidéo dispose d'images léchées : le transfert a été fait avec soin et magnifie une photo remarquable. Les scènes nocturnes, pourtant nombreuses, ne trahissent aucun défaut.
La musique, fondée sur des chœurs avec une ligne de basses omniprésente (et très efficace en DTS), renforce l’aspect solennel d’une quête éperdue. La piste DTS propose des basses efficaces et plus de profondeur, mais la version 5.1 est excellente en soi. Les bruits et effets sonores propres au genre sont très bien retranscrits, ajoutant encore à l'ambiance oppressante.
En bonus, le DVD offre un making-of intéressant mais un peu trop court : on reste sur sa faim, même si on peut bénéficier des interventions des deux actrices principales, de l'excellent Christophe Gans et du très cinéphile réalisateur du futur Martyrs. Ajoutez-y une bande-annonce. Les menus sont esthétiquement réussis, conservant l'ambiance propre au film.
Une oeuvre à part dans le paysage français, qui a su poser un jalon nécessaire dans la carrière d'un cinéaste remarquable.
 
 

 

Titre original

Saint Ange

Réalisation 

Pascal Laugier

Date de sortie

23 juin 2004 avec ARP Sélection

Scénario 

Pascal Laugier

Distribution 

Virginie Ledoyen & Lou Doillon

Photographie

Pablo Rosso

Musique

Joseph LoDuca & Jean-Marc Bakouch

Support & durée

DVD TF1 (2007) zone 2 en 2.35:1 / 98 min

 

Synopsis : Anna est chargée de nettoyer Saint Ange, un orphelinat désaffecté. Petit à petit, elle entend des pas, des rires, des voix. Elle en est convaincue : quelque part dans la maison, il y a des enfants..

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