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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

La Tête dans les étoiles - 02

« Les rapidos » forment une série de billets qui, à défaut d'envie, de passion ou d'enthousiasme—même devant des œuvres de qualité—cherchent à dresser un bref portrait de quelques films dont les revendications intrinsèques ou le contexte de visionnage et/ou d'écriture n'appellent pas dans l'immédiat un développement subjectif plus conséquent.

 

La tête dans les étoiles- 02

Des rapidos par TWIN

 

Twilight **

Un film de Catherine Hardwicke (2008).

Visionné au Cinéma.

 

Sans décevoir ni enthousiasmer, le film sait s'apprécier hors de tout enracinement lié à l'effet de mode médiatique que crée le succès en librairie. Le premier acte est assez mal construit et bien trop elliptique, alors que la dernière ligne droite prend pas mal aux tripes par son dynamisme formel (dommage seulement que les enjeux soient si mal exploités). Le couple vedette est plutôt attachant et tire les rênes d'une œuvre à la mise en scène extrêmement pauvre, stérile et stéréotypée. A contrario, j'ai aimé le souci du détail, l'émotion douce et sincère ; la non-conventionnalité de certains (extra) humains, détournant les poncifs du cinéma adolescent. Attention à ne pas gâcher les suites potentielles par trop de pauvreté d'adaptation, un format tronqué et des mises en scènes désincarnées...

> voir aussi la chronique de Jennifer sur le roman d’origine.

 

 

 

La Belle au bois dormant ***

Un film de Clyde Geronimi (1959).

Visionné en blu-ray zone B.

 

Ce morceau patrimonial a de façon bizarre essentiellement retenu mon attention pour la qualité de sa restauration sur Blu-ray, et par le débat esthétique qui en découle. J'ai d'abord été époustouflé par la netteté de l'image et la palette des couleurs avant qu'une discussion dans le milieu professionnel, d'où remontait des avis bien moins enthousiastes que le mien, ne me fasse déchanter. Ce Blu-ray est sublime, mais il ne représente pas l'œuvre et surtout son contexte de production. C'est trop beau, les couleurs étant boostées au point que la copie rejoint plus le lissage et la propreté d'un encodage Quick Time que le grain de celluloïds peints à la main. Le film lui-même reste ce qu'il a toujours été : une œuvre au classicisme anguleux et dont les morceaux de bravoure découpent un léger ennui en apesanteur tout du long des 70 minutes de métrage. 

La piste son, très claire, est avant tout mixée sur les avants, comme la copie stéréo six pistes 70mm exploitée dans quelques cinémas à la fin des années 50.

 

 

 

Wall.e *****

Un film d'Andrew Stanton (2008).

Visionné en blu-ray zone B.

Deux heures qu'on voudrait ne voir jamais se terminer. Une œuvre maîtresse qui s'affirme au fur et à mesure des séances comme un film d'animation précieux, mais surtout comme un des plus beaux monuments de science-fiction humaniste depuis le film préféré de Vance. Suivre Wall.e, c'est épouser le regard innocent et tendre d'un petit être qui a la chance de s'étonner, qui croit en la bonté et qui cherche à reconstruire la notion d'être humain. Il sait regarder les étoiles et s'en émerveiller, et il est prêt à nous prendre par la main pour nous guider. Il y a du Beau dans ces images, tout comme il y a du génie dans cette mise en scène. On a toujours dit que le Feu Sacré était chez Pixar mais, avec Wall.e, c'est toute la quintessence du cinéma qui fait film.

La performance technique est la plus enthousiasmante dont je peux témoigner. Prière de ne rater aucune bonus : il n'y a rien à jeter, il y a surtout tout à apprendre.

 

> voir aussi la chronique de Vance sur le film au cinéma.

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T
C'est vrai !
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V
Ah mais je ne souhaitais que le visionner ! Et puis j'ai des films à te rendre...
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N
Ah ! tant mieux ! Enfin un peu de bon sens.
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T
Finalement, on va le garder (Viouztik y tient). Mais je peux te le passer quand tu veux. Au fait, j'ai toujours La Passion de côté !
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V
En tout cas, ça m'a donné envie de le revoir en blu, histoire de me faire une opinion. TWIN, si tu me lis...
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N
Ouais je suis d'accord mais arrêtez de parler de la Belle au bois dormant ainsi .... Y a pire. Tu sais, le dvd que tu as acheté à été fait à partir du même master que le BD, donc il est tout aussi "dénaturé". C'est un très mauvais exemple selon moi. Mais dans le fond je suis d'accord. Reste qu'il faut trouver un autre exemple bien plus critiquable.
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T
Bonjour Cécile. Il y a effectivement un souci d'écart entre la technique actuelle et les ressources d'époque, une oeuvre ne pouvant anticiper son exploitation future. On s'est ici beaucoup focalisé sur l'image mais le problème du son reste entier. Je suis un partisan de l'exploitation sur disque dans le format sonore d'origine. Les Leone, par exemple, sont proposés de façon hérétique en DTS 5.1 en DVD alors que mixés au départ en mono (Leone détestait la spatialisation, qu'il jugeait apte à déconcentrer). C'est le cas pour de nombreux produits malheureusement. Je comprends que l'on transporte un mixage stéro six pistes en 5.1, c'est tout à fait plausible, mais transformer une source en ce qu'elle n'avait pas vocation à être me semble trop préjudiciable. A ce que je sache, les BO sur CD ne sont pas encodées en 5.1...
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C
J'avais été déçue par "Twilight" (je n'ai pas lu les romans) dont la mise en scène est vraiment insupportable et où on sent bien, en effet, que des choses ont été tronquées (vous pouvez lire ma critique complète sur mon blog). Pour "La Belle au Bois Dormant", j'ai acheté le DVD et ne possède pas de lecteur Blu-Ray donc j'aurais du mal à me prononcer mais ça ne m'étonne pas: étant donné l'époque de production de nombreux films déjà dispos en DVD et qui le sont de plus en plus en Blu-Ray, il y aura forcémment de la "triche" et, en dépit d'une qualité d'image stupéfiante, cela risque en effet de dénaturer l'image d'origine. Ces films n'ont pas été conçus pour apparaître aussi nets sur un écran et ce n'est pas par magie qu'on aboutit à une image de cette résolution.
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V
Cela dit, le débat est un sujet intéressant. Nico, tu le lances par mail et on te suit ?
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T
J'écris aussi du boulot... :-)Tu as raison quant à Disney, l'éditeur a très souvent fait preuve d'une excellence à rude épreuve sur ses produits.
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