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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Vendeur : prometteur

[critique] Vendeur : prometteur
Vendeur

Idée attrayante, pitch prometteur, acteurs parfaits, ne font pas de ce Vendeur une réussite tant le scénario manque de subtilité. On ressort de la salle de cinéma mitigé, certains qu’avec une écriture plus travaillée et des personnages mieux caractérisés, l’on aurait pu avoir un bien meilleur film.

L’on comprend ce qui a pu attirer Sylvain Desclous avec cette histoire mettant en avant un milieu, celui des commerciaux itinérants, où les fortes personnalités sont nombreuses. Ce personnage de vendeur-baratineur à la carrière remarquable qu’interprète un Gilbert Melki en pleine forme possède un tel charisme que le fait de concevoir un film centré sur lui est forcément une bonne idée. C’est un type bigger than life, de la trempe de ces rôles de mafieux célèbres que l’on voit régulièrement sur grand écran. Lui associer un fils, Pio Marmaï, complètement opposé en terme de tempérament et aux ambitions totalement différentes mais qui va devoir – pour financer ses propres projets - apprendre le travail de son père, est également plutôt bienvenu. Inverser les attentes en faisant de Pio Marmaï le plus requin des deux, et Gilbert Melki celui qui veut le remettre dans le droit chemin en le poussant à quitter cette activité « malsaine »,  est un sympathique rebondissement scénaristique. Représenter le petit monde des vendeurs comme celui d’une secte dans laquelle il n’est pas évident de sortir de son plein grès donne un pitch très prometteur.

Cependant, en sortant de la salle de cinéma, l’on se dit surtout que ce Vendeur est un petit gâchis de talents. Car avec un tel postulat de base, l’on aurait pu avoir un bien meilleur film. Parce que l’on sent clairement un manque de rigueur dans l’écriture, qui se contente d’enchaîner les passages obligés en en faisant le strict minimum. Très convenu en effet, le scénario de Vendeur ne fait jamais preuve de subtilité, et déçoit par son manque total de prise de risques. Les personnages manquent d’épaisseur, les situations sont prévisibles. Et l’on se retrouve avec un film tout juste correct, mais pas transcendant, qu’il aurait fallu étoffer de scènes supplémentaires afin de mieux faire comprendre le basculement du personnage de Pio Marmaï dans l’addiction.

Les acteurs sont néanmoins tous très bons, Gilbert Melki faisant un véritable show comme l’on pouvait s’y attendre, et certaines idées de mise en scène, comme l’utilisation de la musique nous rappelant celle de Birdman, sont très convaincantes.

 

 

 

Titre original

Vendeur

Mise en scène 

Sylvain Desclous

Date de sortie

04/05/2016 avec BAC Films

Scénario 

Olivier Lorelle, Salvatore Lista & Sylvain Desclous

Distribution 

Gilbert Melki, Pio Marmaï, Pascal Elso, Clementine Poidatz & Sara Giraudeau

Photographie

Emmanuel Soyer

Musique

Amaury Chabauty

Support & durée

2.35 : 1 / 89 minutes

 

Synopsis : Serge est l’un des meilleurs vendeurs de France. Depuis 30 ans, il écume les zones commerciales et les grands magasins, garantissant à ses employeurs un retour sur investissement immédiat et spectaculaire. Il a tout sacrifié à sa carrière. Ses amis, ses femmes et son fils, Gérald, qu’il ne voit jamais. Et sa santé. Quand Gérald vient lui demander un travail pour financer les travaux de son futur restaurant, Serge hésite puis accepte finalement de le faire embaucher comme vendeur. Contre toute attente, Gérald se découvre un don.

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